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Anne Hidalgo défend son projet de piétonisation de la rive droite

Publié le 23 août 2016

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Dans un rapport rendu ce lundi, la commission d’enquête publique s’est montrée défavorable à la piétonisation des berges de Seine rive droite. Malgré cet avis, la mairie de Paris a annoncé qu’elle ne renoncerait pas à ce projet « emblématique ». Le 26 septembre prochain, Anne Hidalgo soumettra au Conseil de Paris une délibération visant à valider définitivement « cette étape décisive dans la lutte contre la pollution ».
Anne Hidalgo défend son projet de piétonisation de la rive droite  - Batiweb
La commission d’enquête publique a rendu, ce lundi, un avis défavorable sur le projet de piétonisation des berges de Seine rive droite. Cet avis repose sur quatre axes principaux à savoir le périmètre de l’enquête publique, les conséquences pour la circulation dans les villes limitrophes de la capitale, l’impact sur l’économie circulaire et l’environnement.

La commission estime notamment que l'étude d'impact effectuée à la demande de la mairie « ne permet pas d'établir la réalité de la réduction de la pollution automobile induite par la fermeture de la section de la voie Georges Pompidou envisagée ».

Un périmètre limité

La commission considère également que le périmètre de l’enquête est insuffisant. En effet, le projet de la mairie de Paris prévoit la fermeture à la circulation automobile de la section de la voie Georges Pompidou comprise entre l’entrée du tunnel des Tuileries et la sortie du tunnel Henri IV. L’enquête publique s’est ainsi centrée sur l’impact d’un tel projet sur les 1er, 4e, 7e et 12e arrondissements.

Or, « les reports de circulation entraînés par la fermeture de la voie sur berge affecteront de manière significative un secteur plus large », indique la commission citant notamment les 5e, 6e et 8e arrondissements qui « subiront un report de près de trois quarts des véhicules qui ne pourront plus emprunter » la voie sur berge.

Le projet pourrait ainsi être à l’origine de « troubles importants », liés entre autres, « à une augmentation du trafic et à la pollution que ledit trafic accru et ralenti engendrera dans ces zones ».

La commission estime en outre que l’enquête publique « n'a pas mis à même les personnes directement intéressées par les conséquences positives ou négatives d'un projet de faire valoir leurs observations ».

Un rapport « en retard avec son époque »

Les résultats de l’enquête ont rapidement fait réagir la mairie de Paris qui a annoncé qu’elle ne suivrait pas l’avis de la commission.

Sur son compte Twitter, Christophe Nadjovski, maire-adjoint de Paris, chargé des transports et de l’espace public, s’est notamment référé à « un rapport à charge, partial, superficiel et tellement en retard sur son époque ».

« La piétonisation des berges de Seine est un engagement pris devant les parisien/nes et soutenu par 60% d'entre eux/elles (ndlr : sondage Ifop d’avril 2016) », a-t-il poursuivi ajoutant que : « Ce projet se fera ! ».


Dans un communiqué, l’édile de Paris, Anne Hidalgo, a déclaré que « ces motivations résonnent comme un déni complet de l'urgence climatique, pourtant actée à Paris par tous les Etats du monde il y a moins d'un an. Elles ne tiennent pas non plus compte des motifs environnementaux, sanitaires, urbains et culturels qui sont pourtant à l'origine de ce projet de piétonisation ».

« La pollution de l'air est responsable, chaque année, de 48.000 décès prématurés en France - dont 6.500 à Paris - selon Santé publique France », a-t-elle rappelé. « Or, nous savons que, dans la capitale, le trafic routier est la cause principale de cette pollution, en produisant deux tiers des émissions de dioxyde d'azote et 55% des émissions de particules ».

« En tant que Maire de Paris, représentante des Parisiens et ayant la responsabilité de protéger et d'améliorer leur cadre de vie, j'ai donc décidé, dans le respect du droit, de ne pas suivre cet avis consultatif de la commission d'enquête », a prévenu la maire de Paris.

Elle soumettra au Conseil de Paris le 26 septembre prochain une délibération visant à « valider définitivement cette étape décisive dans la lutte contre la pollution et pour la reconquête de leur fleuve par les Parisiens ».

Mais alors que le groupe des élus écologistes au Conseil de Paris a d’ores et déjà annoncé qu’il voterait en faveur de la piétonisation des berges rive droite lors du Conseil de Paris, les élus du groupe Les Républicains ont eux dénoncé « la mauvaise foi de la maire de Paris » et ont déploré qu'elle « ait rejeté sans même l’étudier le projet alternatif qu’ils avaient proposé, qui favorisait une fermeture progressive des voies sur berges ou des quais hauts, respectueuse des Parisiens, des Franciliens et de leur santé ».

R.C
Photo de une : ©Compte Twitter Anne Hidalgo (©Anne_Hidalgo)

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