A Marseille, 1/5 de logements potentiellement indignes
La ville de Marseille a décidé de "mettre le paquet" pour redresser la situation alarmante de son parc immobilier. En effet selon une étude du ministère du Logement de 2007, plus de 30.000 logements, soit 1/5e du parc immobilier privé à Marseille, peuvent être considérés comme potentiellement indignes. « Le parc est dégradé parce qu'il est ancien, plus que dans d'autres villes en France, les propriétaires sont plus pauvres qu'avant donc ils ont du mal à assurer des travaux, et les locataires n'ont bien souvent pas d'autres choix que de se rabattre sur du bas de gamme », précise Thierry Moallic, directeur de l'Adil-13 (Association départementale d'information sur le logement).
Le procureur de la République de Marseille Jacques Dallest a donc décidé fin mai de mettre en place un « groupement opérationnel de lutte contre l'habitat indigne » (Golpi), qui se réunit pour la première fois le jeudi 4 juillet, puis une fois par trimestre pour « faire avancer concrètement les procédures en cours ».
Marchands de sommeil
Des « fiches de signalements » ont été distribuées aux acteurs susceptibles d'entrer en contact avec des locataires mal-logés (médecins, huissiers, forces de l'ordre, pompiers, etc.). Si l'insalubrité est confirmée, un arrêté préfectoral est pris (une soixantaine déjà depuis le début de l'année). En cas de situation grave, les propriétaires abusifs comme les marchands de sommeil risqueront des peines allant jusqu'à dix ans de prison.
Cette démarche judiciaire, qui complète le dispositif mairie/Etat mis en place de 2003 à 2013, a déjà permis à 350 immeubles insalubres de bénéficier de travaux de réhabilitation, après accord des propriétaires. Sur les 150 autres les plus dégradés, la réhabilitation de 21 immeubles (soit 82 logements) est programmée, 26 logements devant être livrés cette année.
Laurent Perrin (source AFP)