À Chartres, quelles perspectives pour le logement ?
Ce vendredi 31 mars, la Ville de Chartres tenait une cérémonie du drapeau pour Olympi, future résidence de 37 logements, surplombant le centre-ville et faisant face à la cathédrale. Lancé par Pierres & Territoires Eure-et-Loir, filiale du promoteur Procivis Immobilier, le chantier a été accompagné par la Fédération de l’Industrie du Béton (FIB) et le Centre d’Études et de Recherches de l’Industrie du Béton (Cerib), notamment pour sa démarche de recyclage et de préfabrication béton.
« Je sais que notre maire est très sensible à toutes ces nouvelles constructions, à tous ces nouveaux produits qui sont dans l’économie recyclable », mentionne Elisabeth Fromont, 1ère adjointe au Maire de Chartres, lors de la cérémonie.
Maîtriser le foncier à l’ère du ZAN
Il faut dire qu’Elisabeth Fromont n’est guère étrangère aux thématiques l’habitat, tant en qualité d’élue que gérante d’une société immobilière. La mairie de Chartres a eu d’ailleurs l’occasion d’échanger avec le Cerib, dans le cadre de la restructuration du quartier des Clos. Cité dans les projets 2023 de la 1ère adjointe, le projet consiste à bâtir 430 logements, entre 2023 et 2024.
Ce qui implique la démolition de la barre de 8 étages, rue de Brétigny. « Quand nous démolissions sur le quartier des Clos, automatiquement il y a de la transformation des granulats bétons, qui sont recyclés. On essaie de le vendre auprès des personnes qui construisent. C’est jamais évident, mais on a bon espoir d’y arriver », raconte Elisabeth Fromont, sur le chantier Olympi.
Une manière pour Chartres et les territoires alentours d’encourager l’économie circulaire dans la construction, mais également la maîtrise du foncier, alors que les modes d’application de l’objectif zéro-artificialisation des sols se précisent du côté des parlementaires.
« On arrive dans les territoires à construire, la preuve aujourd’hui avec Olympi et on arrive à Chartres à faire de la construction. On arrive parfois à détruire et reconstruire. C’est une politique importante, c’est-à-dire on rénove ce qu’on peut rénover, ce qui a du sens. Et on est capables aussi de dire qu’il y a des destructions à faire, il y a des reconstructions à faire, puisque les normes ont changé, la vie a changé et les habitudes de vie ont changé », soutient de son côté Guillaume Kasbarian, député de la première circonscription d’Eure-et-Loir et président de la commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale.
Miser sur la géothermie
Autre question importante pour le logement : la consommation énergétique, alors que les hausses des prix incitent la France à miser sur d’autres ressources que les énergies fossiles (gaz, hydrocarbures…). En résulte l’adoption de loi d’accélération des énergies renouvelables (EnR), récemment publiée au Journal officiel.
À l’échelle chartraine, « nous lançons un marché actuellement avec le BRGM pour étudier sur l’agglomération la géothermie. Nous sommes en train d’étudier les endroits où la géothermie est possible. C’est quelque chose que nous avons utilisé pour le pôle administratif et on s’aperçoit que ça donne de supers résultats. C’est aussi l’avenir », détaille Élisabeth Fromont.
Limiter la crise du logement à l’échelle locale, comme nationale
Au-delà des questions d’économie circulaire, la construction de résidences comme Olympi ou bien Le Onze est une réponse à la crise de logement, de plus en plus prégnante au niveau national.
« L’offre de logement aujourd’hui est insuffisante pour répondre à la demande », constate Guillaume Kasbarian. Et d’ajouter : « Ce qui crée des tensions fortes sur les prix. Que ce soit les prix de l’acquisition mais aussi les prix des loyers. Et cette tension est encore plus forte dans les zones tendues, les zones touristiques, les zones en fort développement. Et elle est encore plus forte avec l’artificialisation des terres qui est en réduction et lois qui ont été passées et mettent la pression sur ces sujets-là ».
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D’autant que « beaucoup d’acteurs de la construction aujourd’hui sont en difficulté pour des raisons de taux d’intérêt, d’instabilité économique, d’instabilité fiscale aussi - qui peuvent avoir un impact sur les acteurs -, d’inflation très forte sur les matériaux et le coût des matériaux qu'ils ont dû subir durement ces derniers mois, en raison de la crise énergétique que nous avons connu », reconnait le député Renaissance auprès des acteurs impliqués dans le chantier Olympi.
De quoi inciter le président de la commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale à dessiner une politique du logement « plus ambitieuse à l’avenir ». « On aura au moins de juin une niche parlementaire à ce sujet, pendant une semaine au sein de l’Assemblée, qui nous permettra probablement de pousser de nouvelles propositions. Et on a bien conscience qu’il faut augmenter l’offre de logement significativement, augmenter la rénovation des logements, mieux réguler dans les zones tendues et les zones touristiques parce que c’est un vrai problème. Et bien évidemment améliorer la rénovation énergétique des bâtiments parce qu’il en va de notre avenir à tous, celui de notre changement climatique », soutient-il.
Virginie Kroun
Photo de Une : V.K