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Quand formation, rénovation et innovation riment ensemble

Publié le 15 mars 2022

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Comment former les apprentis à la rénovation ? Une question on ne peut plus importante, alors que la transition écologique du bâtiment passe par l’amélioration de l’existant. Réponses lors d’un Rendez-vous du Mondial du bâtiment ce vendredi 4 mars, où professionnels du secteur comme de l’enseignement éclairent sur une voie possible de la formation par l’innovation.
Quand formation, rénovation et innovation riment ensemble - Batiweb

Bien que le secteur du bâtiment embauche, la main d’œuvre qualifiée n’est pas forcément au rendez-vous

L’urgence de former davantage artisans du BTP se fait sentir, en particulier dans la rénovation, dont le taux de demande a explosé en 2021 selon les chiffres de l’Anah.

Mais comment accompagner ce mouvement ? Voilà une question à laquelle répondaient différents professionnels de la pédagogie et du bâtiment, lors du Rendez-vous du Mondial du bâtiment, ce vendredi 4 mars.

 

Créer un campus pour mutualiser des moyens

 

En France, la rénovation n’a pas encore gagné les bancs de l’école. Ainsi, au CFA Grand Est, fondé il y a 50 ans, « on s’est concentrés toutes ces années sur construire de l’habitat neuf, même si les jeunes qui sortent de chez nous, s’insèrent aussi dans des entreprises qui font aussi de la rénovation », témoigne son directeur général BTP, Jean-Michel Christe.

Mais à l’heure où la rénovation tend à sa massifier, notamment à travers France Rénov’, il convient de créer un large réseau de formation. C’est à partir de cette idée que le Campus des Métiers et des Qualification d’excellence (CMQ) en Transition Numérique et Écologique de la Construction, a été créé également dans l’est parisien.

Ce campus est avant tout un « label national mais qui labellise un groupement d’établissements ou d’acteurs qui veulent travailler ensemble sur une filière, avec des objectifs bien ciblés, dont un des gros objectifs qui est l’attractivité des métiers », nous rappelle Amilcar Bernardino, vice-président du Conseil d’Administration de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC). 

L’UPEC participe, comme deux autres faculté, à ce dispositif, englobant divers échelons de formation, des collèges professionnels au doctorat, en passant par le CFA BTP Île-de-France. Tout un parcours représenté et qui collabore avec des représentants professionnels, comme la FFB – IDF Est. 

« L’objectif, c’est vraiment de créer du lien, et donc vraiment exprimer leurs besoins, mais aussi de créer des échanges directs, avec les enseignants, les chercheurs, pour créer effectivement un peu d’innovation et travailler un peu sur les métiers, les compétences de demain. Et aussi de jouer sur cette complémentarité d’actions et de formations, et la mixité des publics. On tend à croiser un peu plus les parcours, que ce soit en formation initiale, en formation continue ou bien les dirigeants qui recherchent particulièrement à recruter », abonde Séverine Bastard, directrice projets et innovation de la fédération.

Parmi les projets menés par le campus est-parisien, on compte un démonstrateur de matériaux biosourcés, monté par un CFA de Seine-et-Marne. Un concept qui s’est développé à toutes les formations couvertes par le CMQ, dont le but est de permettre la mutualisation de tels plateaux techniques. 

Pourquoi ? Car selon Sevérine Bastard, « c’est dommage d’investir autant de temps, d’argent pour un plateau technique qui sert à une petite minorité de personnes. Et en plus, en mutualisant, on mixe en fait les publics. Et tout l’enjeu d’un campus des métiers et des qualifications c’est ça aussi, c’est de montrer que l'apprenant fait partie d’une filière et pas seulement d’un établissement de formation ». De quoi fidéliser le jeune et lui ouvrir une voie truffée d’opportunités sur son parcours. 

S’approprier le geste par le virtuel

 

Autre problème lié à la formation à la rénovation, « c’est le fait qu’on n’arrive pas, dans nos centres de formation à proposer un projet de rénovation, au sens performance énergétique, d’un habitat existant », relate Jean-Michel Christe, directeur général BTP au sein du CFA Grand Est.

« De plus, le constat qui est fait avec les professionnels de la construction, c'est que, même dans les chantiers que peuvent faire nos apprentis, au cours de leur formation, il est très difficile de se trouver face à des problématiques de rénovation énergétique d’une maison de 1920, d’une maison de 1970, d’une maison de 2010 (...) » ajoute-t-il.

Ce qui a mené l’équipe de NOBATEK/INEF4 à penser, avec la CCCA-BTP, l’outil de formation BATISCAF. Se concentrant essentiellement sur la maison individuelle ou le petit habitat collectif, ce format permet de prévenir et corriger certaines pathologies de la construction via un serious game. Un univers immersif, que les apprenants peuvent explorer munis de lunettes 3D ou d’une tablette.

« Il y a 70 situations différentes, sur cinq types d’habitats entre 1920 et 2012/2013. On va rencontrer un ou une propriétaire de maison individuelle et on va lui faire exposer les problématiques qu’il ou elle rencontre. Et au travers de cette analyse, l’apprenti ou le salarié va devoir diagnostiquer le problème et poser les solutions de travaux », détaille Jean-Michel Christe.

Plancher non isolé, moisissure sur le plafond, changement de menuiseries en prenant en compte les ventilations… Tous ces scénarios peuvent être ainsi appréhendés au cours de quelques heures, soit étalées sur la formation pour les apprentis, soit enchainées intensivement par les professionnels apprenants. 

Une virtualisation du geste donc, qui pourra séduire les futures générations d’artisans, car « on fait plus du bâtiment comme avant donc on forme plus les jeunes comme avant », résume Séverine Bastard.

Pour regarder dans son intégralité le Rendez-vous du mondial du bâtiment  « Les formations spécifiques à la rénovation », rendez-vous sur le site de Batiradio

 

Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock
 

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