Voir en Jérusalem un « livre d'Histoire vivant », mais savoir en écrire de nouveaux chapitres !
Pour commencer, elle se dote d'un tramway qui ne laissera certainement pas son paysage indemne. Récemment inauguré par le célèbre architecte catalan Santiago Calatrava, c'est le pont des Cordes à l'entrée ouest de Jérusalem qui portera en 2010 le futur train.
Et alors que la municipalité de Jérusalem invite ce week-end ses habitants à revisiter le passé à l'occasion de l'événement architectural de l'année « Jérusalem, portes ouvertes » , on entend déjà les plaintes de ceux qui perçoivent cette modernisation comme une menace, et qui craignent de voir la magie du paysage de Jérusalem disparaître sous les nuées poussiéreuses des travaux.
Le débat s'anime donc, entre d'une part ceux qui considèrent l'ampleur de ces changements comme une bénédiction, et d'autre part, ceux qui s'effraient d'une éventuelle mise en péril d'un patrimoine unique et sacré.
Pour Daniel Porath, l'un des meilleurs guides d'Israël, la modernisation de la ville sainte est aussi inévitable qu'indispensable. Il faut élargir les routes, faire des immeubles plus hauts et rendre la ville accessible aux services de transports. « Il faut procéder à des changements pour que Jérusalem soit vivable tout en préservant des petites fenêtres sur l'Histoire » explique t-il à Guysen International News.
Un avis que partage Tzachi Katz, architecte et responsable du bureau des licences de construction à la municipalité de Jérusalem.
Interrogé, il affirme que l'ampleur des travaux est loin d'affecter le patrimoine de Jérusalem. Mieux, ils permettent, au contraire, de le mettre en valeur. L'architecte travaille depuis plus de trois ans à la rénovation des immeubles de Jérusalem : « Sur la rue Yaffo, de nombreux commerces donnent à voir des façades miteuses et des systèmes d'aération exposés à l'extérieur. Nous avons donc demandé aux commerçants de rénover leurs façades et leurs vitrines contre un dédommagement de 8000 shekels. » indique t-il.
Conquise en -997 par le roi David, Jérusalem est depuis passée entre différentes mains successives, de celles des Babyloniens, aux Britanniques en passant par les Romains, les Byzantins ou les Ottomans.
L'architecture de Jérusalem donne à lire les coutumes et les traditions des différentes communautés qui s'y sont succédées.
Ce n'est pas un hasard si le visiteur a l'impression de traverser les âges en pénétrant dans la Ville sainte. C'est peut-être au sein même de cette tension entre tradition et modernité que gît le secret de son charme unique.