Ce sont souvent les cordonniers les plus mal chaussés, dit le dicton. Créée en 1882, l'ESPCI, également surnommée l’école des Prix Nobels en référence aux six chercheurs récompensés par l’académie suédoise qui y sont passés, dont l'illustre Marie Curie, renferme aujourd'hui un paradoxe frappant. L'élite d'ingénieurs qu'elle accueille, souvent à l’origine d’innovations majeures telles que le radium, l’air liquide ou encore le caoutchouc autocicatrisant, travaille en effet dans des locaux vétustes. A tel point que certains laboratoires n'étant plus aux normes, pourraient sans tarder devenir inutilisables.

C'est dans ce contexte que s'inscrivent les travaux dont va faire l'objet dès 2017 le site de la prestigieuse école, situé rue Vauquelin dans le Ve arrondissant de Paris. Sa rénovation doit lui permettre de tenir son rang au sein du pôle universitaire et de recherche de la Montagne Sainte-Geneviève. A cet effet, l'architecte parisienne Anne Demians doit être nommée maître d’œuvre par les conseillers de Paris la semaine prochaine.

Restructuration et démolition-reconstruction des bâtiments actuels

Le projet prévoit la restructuration et la démolition-reconstruction des bâtiments actuels, ce qui « permettra non seulement d'augmenter significativement les surfaces dont dispose l'ESPCI (en passant à 38 000m2 contre 29 000m2 actuellement) mais aussi de libérer une emprise foncière de près de 12 000m2 pouvant être valorisée », selon la délibération.

Les travaux doivent débuter au second semestre 2017 et s'achever au second semestre 2022. Le bâtiment en cœur d'îlot, surélevé de trois niveaux, devrait être livré au cours de l'année 2020.

Le coût de l'opération a été estimé à 176 millions d'euros TTC, « toutes dépenses confondues, y compris aléas et revalorisation, hors avance ». La mairie de Paris a prévu une ligne budgétaire de 75 millions d'euros dans son plan d'investissements pour la mandature (PIM) 2014-2020.

A. LG (avec AFP)
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