Un parc culturel pour « donner de l’espoir » à la Grèce
Sa conception a débuté il y a 8 ans lorsque l’Etat a cédé le site à la fondation afin que cette dernière achève le projet. Aujourd’hui, l’Etat a récupéré le projet pour en assurer le fonctionnement.
Il faut dire que plus qu’un simple parc culturel, il se veut être le symbole d’un espoir retrouvé… ou plutôt à retrouver, la Grèce ayant été fortement impactée par la crise. Lors d’une conférence de presse, Andreas Dracopulos, co-président de la fondation a déclaré : ce parc « est important pour donner de l'espoir au pays ».
Une mission qu’a mené haut la main son concepteur, l’architecte italien Renzo Piano. Connu pour la co-création du Centre Pompidou à Paris dans les années 70, il a indiqué vouloir évoquer « le caractère poétique de la Méditerranée », les deux bâtiments étant imprégnés de soleil et érigés le long d’un canal débouchant sur la mer. « La beauté est quelque chose dont tout le monde en a besoin, particulièrement dans des moments difficiles », a ajouté M. Piano.
Un intermédiaire entre la ville et la mer
Le parc culturel a pris place sur un ancien hippodrome transformé en parking durant les Jeux Olympiques d’Athènes organisés en 2004. Une fois terminé il devrait « permettre de reconnecter la ville à la mer », indique l’agence d’architecture Renzo Piano.L’opéra est composé de deux auditoriums: tandis que l’un sera dédié aux opéras traditionnels et aux ballets, l’autre accueillera des spectacles plus expérimentaux. La capacité de l'opéra qui domine le parc et dont le toit est composé de 720 panneaux de béton armé, est de 400 personnes.
La bibliothèque a non seulement été pensée comme un lieu d’apprentissage et de préservation de la culture mais également comme une « ressource publique, un espace où la culture est accessible à tous, peut se partager et s’apprécier ».
Elle doit abriter à terme 700 000 volumes, qui se trouvent actuellement dans des dépôts de l'Etat, sa capacité étant de deux millions de livres. La salle de lecture de la bibliothèque est entièrement vitrée et offre une vue panoramique sur la ville et la Méditerranée.
Des panneaux photovoltaïques ont été disposés sur 10 000 m2 de toiture, produisant 1,5 MW d’électricité, une quantité suffisante pour alimenter en énergie la bibliothèque et l’opéra pendant les heures d’ouverture.
Une ouverture en 2017
Le dévoilement du projet vendredi 24 juin a donné lieu à une série d'évènements culturels tout au long du week-end. Le complexe est depuis fermé pour permettre le transfert de la Bibliothèque nationale et de l'Opéra, deux vieux bâtiments, actuellement situés dans le centre d'Athènes. L'inauguration complète du parc devrait advenir à l’été 2017.« Le complexe sera administré par l'Etat (...) et ce dernier doit le faire proprement », a prévenu M. Dracopoulos faisant allusion aux inquiétudes déjà exprimées sur la pénurie de fonds publics et le retard pris sur l'achèvement du musée contemporain d'Athènes et l'abandon de nombreux sites des jeux Olympiques de 2004.
M. Dracopoulos a toutefois assuré que si « l'Etat réussit à bien faire fonctionner proprement le parc, la fondation sera prête à l'aider ».
Fondée en 1996 par l'une des plus importantes familles d'armateurs grecs, la fondation Niarchos a offert 300 millions d'euros à des organisations non gouvernementales grecques pour lutter contre la récession depuis l'éclosion de la crise en 2010.
R.C (Avec AFP)
Photo de une : © RUBY ON THURSDAYS