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Roissy 2E: un an après l'accident, le terminal toujours en chantier

Publié le 23 mai 2005

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Un an après l'effondrement partiel du terminal 2E de Roissy Charles-de-Gaulle, les responsabilités du sinistre n'ont toujours pas été établies tandis que les autorités ont décidé la destruction/reconstruction du bâtiment, un chantier qui se révèle un handicap durable pour Air France.
Le 23 mai 2004, une partie de la jetée d'embarquement du terminal 2E de l'aéroport parisien s'était effondrée faisant 4 morts et 3 blessés. Ouverte le jour même de l'accident pour homicides et blessures involontaires, l'enquête judiciaire a été confiée au juge d'instruction du Tribunal de grande instance de Bobigny, Roger Le Loire.

Les diverses expertises ordonnées dans le cadre de l'instruction n'ont toutefois pas encore permis de déterminer les responsabilités (architecte, constructeurs, gestionnaire de la plate-forme, etc.).

La date-butoir de remise du rapport d'expertise a été fixée à novembre prochain, a indiqué une source proche du dossier. Le rapport est très long à établir. Pour l'instant, les expertises ne sont pas concluantes, selon la même source.

L'enquête administrative, qui doit établir les causes de l'effondrement, avait pointé en février la faible résistance initiale de la structure, conduisant le gestionnaire de la plate-forme Aéroports de Paris (ADP) à décider en mars de détruire la voûte de la jetée pour la reconstruire totalement.

Les constructeurs, les groupes français Vinci et Eiffage, estimaient de leur côté qu'il était parfaitement possible de réparer la structure. Mais différentes solutions de réparation, c'est-à-dire de confortement de la jetée, ont été étudiées puis toutes écartées faute de garantie de sécurité suffisante.

La coque était au bord de la mort, avait estimé Jean Berthier, le président de la commission d'enquête administrative. Il avait détaillé les causes qui ont conduit à la ruine d'une structure dont les réserves initiales de sécurité étaient faibles.

Des fissurations existaient dès le début, avait-il révélé lors d'une conférence de presse le 15 février. Et avec le jeu, la coque s'est progressivement fragilisée.

Le président d'ADP, Pierre Graff, avait estimé que, quelle que soit la solution choisie, le coût de l'opération s'élèverait à un peu plus d'une centaine de millions d'euros bien que la destruction complète soit plus coûteuse.

Le terminal 2E avait représenté pour ADP un investissement global de l'ordre de 650 millions d'euros, dont 150 millions d'euros pour la jetée d'embarquement. ADP envisage de rouvrir le terminal pendant la saison aéronautique d'hiver 2007/2008.

Ce calendrier représente un handicap durable pour le principal utilisateur, la compagnie aérienne Air France bien que cette dernière affirme ne pas s'en alarmer.

L'impact de l'accident sur les comptes de l'entreprise s'élève à 4 millions d'euros par mois, avait révélé fin novembre son PDG Jean-Cyril Spinetta. Cette somme représente un manque à gagner annuel de 48 millions d'euros, pour une compagnie qui avait dégagé 93 millions de bénéfice net en 2003-2004.

Le terminal 2E, inauguré le 10 juin 2003, avait été conçu comme un moteur de croissance pour Air France.

Ce bâtiment ultra-moderne avait été présenté par la compagnie comme la première étape de la mise en place d'un système aéroportuaire autour d'une plate-forme de correspondances capable d'accueillir 29 millions de passagers à terme.

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