Aides à la rénovation énergétique : ce qui change en 2025
À partir du 1er janvier 2025, des modifications concerneront les dispositifs d'aides à la rénovation énergétique et la location de certaines passoires thermiques. Ces ajustements, bien qu'à première vue techniques, auront un impact sur les projets de rénovation et la stratégie énergétique des ménages et entreprises.
Des contrôles renforcés sur les CEE
Les CEE subiront une révision de leurs fiches d'opérations standardisée, qui concernera particulièrement les secteurs agricoles et tertiaires, avec des ajustements qui pourraient freiner certains investissements dans ces domaines.
Le secteur industriel bénéficiera de trois nouvelles fiches d'opérations, centrées sur la récupération de chaleur fatale, un levier pour améliorer la compétitivité des sites industriels tout en normalisant leur consommation d'énergie. Ces nouvelles fiches visent à compenser les coûts d'investissement et à soutenir l'effort pour réduire l'empreinte carbone de l'industrie française.
Les contrôles sur une quarantaine d'opérations CEE seront renforcés, dans le cadre de la lutte contre la fraude, en réponse à la proposition de loi portée par l'ex-ministre Thomas Cazenave.
Réductions d'aides et nouvelles obligations
Le dispositif MaPrimeRénov' connaîtra en 2025 des ajustements budgétaires et réglementaires. Une stabilité reste néanmoins de mise, avec la prolongation de certains accès pour les ménages aux revenus plus élevés et la réduction de certains taux d'aide pour les travaux visant à améliorer la performance énergétique des logements. Parmi les principales modifications : la réduction du taux d'aide pour les projets permettant un gain de classe au DPE, avec une baisse marquée pour les ménages aux ressources supérieures.
De plus, la fin du subventionnement pour les chauffages au gaz sera efficace, bien que des aménagements transitoires soient prévus pour les copropriétés. Une réduction moyenne de 30 % des aides pour le chauffage au bois et biomasse sera également appliquée, impactant directement ces projets.
Une autre mesure importante est l'interdiction de la location des logements classés G au DPE dès 2025.
À partir de 2025, les diagnostics de performance énergétique (DPE) des logements prendront encore plus d'importance. Les DPE réalisés entre janvier 2018 et juin 2021 perdront leur validité, ce qui incitera à effectuer de nouveaux diagnostics. Par ailleurs, la loi dite « Airbnb » imposera un DPE pour tous les nouveaux meublés touristiques dans les zones tendues, afin d'assurer que ces logements respectent les critères de performance énergétique.
Enfin une stabilité réglementaire ?
Bien que certaines réformes entraînent des baisses de financement, notamment pour les CEE et MaPrimeRénov', l'année 2025 s'annonce sous le signe de la stabilité réglementaire. Une bouffée d'oxygène pour les acteurs du secteur, souvent confrontés à des changements fréquents.
Pierre-Marie Perrin, directeur des Affaires publiques chez Hellio, souligne que cette évolution est cohérente avec les engagements du ministère du Logement et de la Rénovation urbaine. « Cela permettra à la filière de se préparer pour la 6ème période du dispositif des CEE et de continuer à progresser vers la neutralité carbone de notre parc immobilier », estime-t-il.
Marie Gérald
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