Les Fondations Velux investissent le Grand Palais
A l’issue du concours, le jury avait désigné quatre professionnels : Henri Deglane pour la réalisation du bâtiment antérieur et Louis Louvet pour celle du bâtiment intermédiaire ; Charles Girault pour la construction du Petit Palais et la coordination de l’ensemble des travaux ; et enfin Albert Thomas pour la construction de l’aile ouest dite « Palais d’Antin ».
Décrit sur son fronton comme un « Monument consacré par la République à la gloire de l’art français », l’édifice a été quelque peu rénové au fil du temps, notamment entre 2001 et 2005. Un travail avait été réalisé sur la nef, sa couverture et ses fondations.
Malgré cela, le bâtiment présente « un degré de vétusté important », indique Patrice Januel, directeur du projet de rénovation du Grand Palais. Il indique que 6 000 m2 de verrière et 7 000 m2 de zinc sont à restaurer, sans oublier un nombre élevé d’éléments de décoration.
Le Palais d’Antin, phase 0 d’un vaste projet de restauration
Le Grand Palais se prépare actuellement à une « mue profonde », dit Bruno Maquart, président d’Universcience. Des travaux sont en effet prévus dès 2020 et jusqu’en 2024. Ce vaste projet de restauration est destiné « à faire entrer le monument dans le 21e siècle ».La première phase de ce vaste projet, aussi appelée « phase 0 » consiste en la restauration du Palais d’Antin, pour laquelle un investissement de 6 millions d’euros est prévue.
Le Palais d’Antin, plus connu sous son nom d’usage « Le Palais de la Découverte » se distingue notamment de par sa toiture composée de trois coupoles correspondant à trois rotondes. La plus grande rotonde centrale est de forme elliptique, les deux autres, en symétrie, sont plus petites et octogonales. En extérieur, toutes ont des verrières de type terrasson. En intérieur, seule la rotonde elliptique centrale a un plafond verrier.
Les Fondations Velux participent à la restauration du lieu
La première étape de la remise à niveau du Palais d’Antin est la restauration des couvertures et de la rotonde centrale. La phase préliminaire a démarré en août 2016 et doit s’achever à la fin de l’année 2017. L’intervention sur la rotonde, qui durera 14 mois, englobera les parties extérieures de la verrière et les combles jusqu’au plafond verrier intérieur et les décors des écoinçons de la voûte.Les Fondations Velux ont décidé d’apporter leur soutien à ce projet visant « à rendre au Palais d’Antin la générosité de son éclairage naturel ». L'investissement prévu s'élève à 850 000 euros. Les Fondations s’engagent ainsi dans leur cinquième opération de mécénat en quinze ans au service de la conservation du patrimoine architectural français.
« Ce nouveau projet correspond parfaitement aux valeurs Velux (…). Après la rénovation des vitraux de la Sainte-Chapelle en 2015, c’est pour nous une très grande fierté d’annoncer ce nouveau programme de mécénat culturel en France », a déclaré Jens Kann-Rasmussen, Président des Fondations Velux.
Benoît Fabre, Président de Velux France, s’est réjoui de ce mécénat qui vise à « réintroduire la lumière naturelle dans le bâtiment ». Il rappelle que le groupe partage les notions d’ « Ouverture, d’Universalité et d’Innovation » défendues par le Palais de la Découverte.
L’initiative a été saluée par Sylvie Hubac, Présidente de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais.
« C’est un honneur et une fierté que d’être accompagnés par Velux dans cette opération », a-t-elle indiqué dans un discours.
François Chatillon, Architecte en chef des Monuments Historiques, en charge de la restauration du Grand Palais a lui souligné que « la restauration du Palais d’Antin permettra de faire redécouvrir au grand public l’œuvre d’Albert Thomas, avec sa fabuleuse lumière, élément fondamental de la conception du Grand Palais en 1900, et la richesse de ses décors ».
Un chantier sur 14 mois
La première étape du projet de restauration de la verrière a consisté en le déploiement d’un platelage intérieur au niveau des chapiteaux des piliers du hall afin de permettre l’accès aux parties hautes. Le plancher est soutenu par quatre piliers d’échafaudage couvrant la totalité du diamètre de la rotonde.En extérieur, un échafaudage parapluie viendra couvrir le dôme extérieur de la rotonde afin d’entreprendre les travaux d’étanchéité et de restauration des couvertures incluant la restauration des verrières des coupoles, les couvertures en zinc et ardoises ainsi que les ornements.
« La toiture est l’élément qui a le plus besoin de travaux. Il pleut littéralement à l’intérieur », a dit M. Chatillon. Les verres seront ainsi remplacés en toiture pour plus d’étanchéité et de confort thermique. Quant au plafond verrier, se pose encore la question de le remplacer entièrement ou en partie.
Dans toute restauration du patrimoine, les principaux problèmes sont ceux « de pollution : amiante et plomb. Ce qui laisse beaucoup de latitude et d’interprétation pour l’inspection du travail ». Pour le reste, il y a « des points d’ajustement mais la modélisation 3D nous permet d’appréhender le monument ».
Le véritable enjeu est « de redécouvrir la modernité de ce lieu » et de l’inscrire « dans l’actualité pour qu’il perdure », a conclu François Chatillon.
Rose Colombel
Photo de une : ©Palais de la Découverte - Sylvain Sonnet