Dans L'île à hélice, en 1895, Jules Verne imaginait une communauté de milliardaires voguant sur les océans à bord de leur petite cité flottante à propulsion. L'histoire finissait mal... L'architecte français Jean-Philippe Zoppini espère une conclusion plus réjouissante pour son île AZ, un petit Las Vegas flottant d'une superficie de 10 hectares avec son lagon, son port, ses immeubles, sa galerie commerciale, son casino... Voici l'architecture qui viendra faire rêver plus d'un...
Une destination pour clients fortunés, qui, au gré des saisons, s'arrêterait en Méditerranée, en Polynésie ou aux Antilles, les moteurs entraînant l'hélice à une vitesse de 15 nœuds (28 km/h). Entre l'architecte et la mer, c'est déjà une longue histoire. En 1981, pour son diplôme, il imaginait déjà une ville flottante luxueuse, Isula, dont les abords étaient protégés de la houle par une structure circulaire. Mais Isula ne voguait pas, l'Île AZ si. A comme Alsthom, Z comme Zoppini : en 2001, l'architecte s'est en effet associé à l'industriel. Une première version, le trimaran AZ1, ne proposait “que” 2 000 cabines. Mais Alsthom voulait plus. Résultat : AZ2, mi-île, mi-paquebot, capable d'accueillir 7 000 passagers et 3 000 membres d'équipage dans ses 5 000 chambres, et de résister à des creux de 25 mètres. Depuis, alors qu'Alsthom hésite à promouvoir ce projet qui sort du cadre habituel de la construction de bateaux, Jean-Philippe Zoppini espère voir le projet aboutir.
Il estime son coût à 2 milliards d'euros, à comparer aux 780 millions du plus grand paquebot du monde, le Queen Mary II. Mais « proportionnellement à la surface proposée, l'Ile AZ est moins chère » tient-il à préciser. Il a déjà pensé à tout. La construction ? Puisqu'aucun chantier au monde ne peut fabriquer le socle d'un bloc, il suffirait de construire séparément plusieurs modules et de les assembler en mer. Les équipements touristiques seraient ajoutés au fur et à mesure. L'entretien ? Aucun port ne peut actuellement accueillir un tel monstre. Il a donc songé à un projet de marina dédiée à l'Île AZ, au Venezuela, qui servirait de base. Des robots se chargeraient de l'entretien de la coque, puisqu'il est impossible de mettre le bâtiment en cale sèche. Le financement ? Selon Jean-Philippe Zoppini, l'investissement serait amorti en cinq ans. Actuellement en négociation, en particulier avec l'émirat de Dubaï, il a espoir de concrétiser son idée en 2008 ou 2009.