La tour Occitanie devrait voir le jour à Toulouse
Les projets de tours continuent de faire polémique en France. Après la tour Triangle à Paris, un pourvoi avait été déposé devant le Conseil d’État contre un projet de gratte-ciel dans le centre de Toulouse.
La « tour Occitanie », a été imaginée par l’architecte américain Daniel Libeskind. Avec ses 150 mètres de haut et ses 40 étages, elle doit être conçue avec des façades de verre en spirale, et végétalisée de haut en bas. À terme, elle est censée accueillir 11 000 m2 de bureaux, des commerces, une centaine de logements, un hôtel, un restaurant-bar panoramique, et des locaux de la SNCF.
Sa construction avait été autorisée en 2019 par la mairie de Toulouse. Jean-Luc Moudenc, actuel maire, voyant à travers cette tour une « signature architecturale à la hauteur de l'ambition d'une métropole européenne ».
Des opposants au projet déboutés à trois reprises
Mais quatre associations, dont France Nature Environnement (FNE) et « Non au gratte-ciel de Toulouse », ainsi que trois particuliers, jugeant le projet « disproportionné, pas abouti et polluant », avaient saisi la justice.
Après le rejet du tribunal administratif de Toulouse en juin 2022, et celui de la cour administrative d'appel de Toulouse en février 2024, c’était au tour du Conseil d’État – plus haute autorité administrative française – de statuer. Or, cette dernière a jugé le pourvoi irrecevable, ce 5 novembre 2024.
Les opposants au projet contestaient la décision de la cour d’appel de Toulouse, et notamment son évaluation de « l’étude d’impact du projet (…) en ce qui concerne la vulnérabilité au changement climatique de la tour Occitanie », explique le Conseil d’État.
Ils estimaient cette étude « insuffisante », en particulier sur « les besoins du projet en eau et en substrats pour la réalisation et l'entretien de sa partie végétale », ou encore sur l'analyse de « l'impact de la tour en matière de places de stationnement ». Or, « aucun de ces moyens n'est de nature à permettre l'admission du pourvoi », a jugé le Conseil d’État dans sa décision.
L’agglomération toulousaine – qui abrite notamment le siège de Airbus – est en pleine expansion démographique ces dernières années. Celle que l’on surnomme « la ville rose » est aujourd’hui la quatrième ville de France en nombre d’habitants, derrière Paris, Marseille et Lyon.
Claire Lemonnier (avec AFP)
Photo de une : Studio Libeskind ©Luxigon