La justice laisse la Philharmonie en l'état, mais Jean Nouvel ne renonce pas
Dans son jugement consulté par l'AFP, la 3ème chambre civile du TGI de Paris a considéré que les documents versés par Jean Nouvel « ne permettent pas au tribunal d'appréhender l'oeuvre telle que revendiquée dans son état définitif, dans sa globalité comme dans ses détails ».
« Par conséquent, le tribunal n'ayant pas connaissance des contours de l'oeuvre revendiquée, la demande en dénaturation présentée » par l'architecte a été déclarée irrecevable. Jean Nouvel avait saisi le tribunal de grande instance de Paris car il estime que la Philharmonie a modifié sans son accord des éléments structurants de son oeuvre, notamment l'enveloppe générale du bâtiment, les foyers de la salle de concert et la volumétrie générale de celle-ci.
Il demandait que la justice ordonne à la Philharmonie les travaux nécessaires à la remise en état du bâtiment, situé dans le XIXe arrondissement de Paris, tel qu'il l'a conçu.
Le combat continue
Dans un communiqué, Jean Nouvel estime que « le tribunal a jugé qu'il est bien l'auteur de la Philharmonie de Paris, ce que la partie adverse contestait ». Par ailleurs, « le tribunal s'est déclaré compétent, ce que contestait aussi la partie adverse », affirme-t-il.
« Aujourd'hui, il manque au tribunal quelques éléments de précision et de comparaison pour se prononcer. Ce n'est que partie remise pour Jean Nouvel qui continue de se battre pour que la Philharmonie de Paris soit conforme à sa vocation et à son ambition », ajoute le communiqué.
Selon l'architecte, « cette procédure d'urgence avait été lancée afin de stopper au plus vite l'hémorragie des coûts, des malfaçons et des atteintes » à son oeuvre « car, malheureusement, le bâtiment n'est toujours pas terminé et chaque jour apporte son lot de non-conformités et d'incongruités ».
Interrogée par l'AFP, la direction de la Philharmonie a estimé que « Jean Nouvel avait été débouté de toutes ses demandes ». « Nous accueillons le jugement avec sérénité », a-t-elle ajouté.
Jean Nouvel avait boycotté l'inauguration de la Philharmonie, le 14 janvier, dénonçant une ouverture « prématurée » et évoquant le « mépris » dont il aurait été l'objet pendant la conduite du chantier qui a accumulé les retards, depuis son lancement en 2006.
C.T (avec AFP)