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La citadelle de Vauban à Lille, toujours militarisée, exclue de l'Unesco

Publié le 07 février 2007

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La citadelle construite par Vauban à Lille, pourtant qualifiée de "reine des citadelles", est exclue des sites proposés par la France pour le patrimoine mondial de l'Unesco à la demande de l'armée, qui y abrite le très sensible quartier général du corps de réaction rapide-France.
"Aujourd'hui, une telle inscription n'est pas opportune, le corps de réaction rapide étant dans une phase délicate de montée en puissance pour être certifié Otan en mars", explique le commandant Jean-Philippe Mouille, officier de communication de l'état-major du CRR-France.
Construite entre 1667 et 1669, juste après la conquête des Flandres par Louis XIV, la citadelle, parfaitement conservée, abrite depuis le 1er juillet 2005 le quartier général du CRR-France. Derrière les épaisses murailles, qui contribuent toujours aujourd'hui à protéger partiellement le QG des émissions d'ondes électromagnétiques, stationnent environ 420 personnels du CRR, dont 72 alliés représentant 13 nations différentes. A leurs côtés, une centaine d'hommes du 43e régiment d'infanterie sont également en permanence dans la citadelle.

"Tout militait pour qu'on choisisse la citadelle de Lille", reconnaît Alain Monferrand, président de l'association Vauban, qui a pris part aux délibérations du Réseau des sites majeurs Vauban (RSMV), porteur de la liste présentée à l'Unesco. "Mais ça, c'est la réalité scientifique, après, il y a des contraintes", souligne-t-il, avouant toutefois "comprendre parfaitement" l'avis du ministère de la Défense.

"C'est une des rares citadelles de plaine à avoir conservé toute son intégrité", souligne Pierre Courmont, président de l'association Sauvons le site de la citadelle, qui s'était élevée contre le projet municipal d'agrandissement du stade Grimonprez-Jooris, construit dans le glacis du site fortifié. Pour M. Courmont, l'absence de Lille sur la liste remise à l'Unesco est "dommageable pour la ville et la région en termes de notoriété patrimoniale et touristique". Le veto du ministère de la Défense aurait de toute façon empêché la sélection de la citadelle lilloise, reconnaît le commandant Mouille. "Mais on ne peut pas reprocher à l'armée d'occuper un site qui a été construit pour elle, et qu'elle a toujours occupé depuis", avance-t-il.

"On ne peut pas proposer un classement Unesco contre l'avis du légitime propriétaire", confirme M. Monferrand. "D'autre sites remarquables n'ont pas pu être retenus, comme la citadelle de Bayonne, qui abrite un régiment des forces spéciales", rappelle-t-il. Il espère toutefois un classement ultérieur de la citadelle lilloise. "La valeur scientifique restera, Lille n'est pas détrônable. Peut-être que dans un an ou deux, quand le quartier général (du CRR) sera habilité par l'Otan et qu'on aura vu que la contrainte Unesco est faible..." "La situation actuelle ne présume en rien de celle de demain", confirme le commandant Mouille.

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