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A Belle-Ile, la citadelle de Vauban a été sauvée par un couple de passionnés

Publié le 07 février 2007

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La citadelle de Belle-Ile-en-Mer, remaniée par Vauban, a été sauvée par un couple de passionnés qui y a englouti sa fortune, lui permettant d'être aujourd'hui proposée par la France pour le patrimoine mondial de l'Unesco.
Surplombant le port du Palais, la forteresse en forme d'étoile accueille plus de 40.000 visiteurs par an.
Mais il y a 45 ans la citadelle n'était qu'une vaste ruine. "Les ormeaux passaient par dessus le toit, et il y avait de la végétation partout", raconte Anne Larquetoux, l'ancienne propriétaire. Le couple Larquetoux, qui cherchait simplement "une résidence au bord de la mer", achète aux enchères en août 1960 cet immense site fortifié de dix hectares et de quatre kilomètres de murailles. "Petit à petit, on a démoli les appentis en parpaing, on a défriché, on a tout repris à zéro", se souvient Anne Larquetoux, qui consulte le ministère de la Culture pour comprendre ce qu'elle avait acheté.

Tombé amoureux de "cet endroit magique", le couple sacrifie alors "toute sa passion et sa fortune, soit près de 280 millions de francs, à la restauration de la citadelle", raconte Nicolas Tafoiry, le jeune conservateur. "Leur choix a été de tout restaurer dans l'esprit du site. Ils se sont documentés et sont entourés de spécialistes".

Après dix années de travaux, un musée historique ouvre ses portes. La famille Larquetoux poursuit la mise en valeur jusqu'au décès de l'époux. "On est ravi d'avoir sorti un monument national de la misère", se réjouit Mme Larquetout, qui fêtera bientôt ses 80 ans. La citadelle est vendue en mars 2005 à Philippe Savry, patron de la société des "Hôtels particuliers", qui continuera "dans le même esprit", même si Anne Larquetoux est "déçue" que l'Etat n'ait jamais voulu la racheter.

Le nouveau propriétaire a ouvert un restaurant l'été dernier et un "hôtel musée" de luxe doit accueillir ses premiers clients au printemps. Dans le pavillon des officiers, la trentaine de chambres est en cours d'aménagement. Mme Larquetoux est "énormément touchée" que la citadelle soit proposée à l'inscription au patrimoine mondial. "J'espère qu'on décrochera l'Unesco", dit-elle.

Au cours de l'histoire, Belle-Ile a suscité bien des convoitises grâce à ses réserves d'eau douce. Le surintendant des Finances de Louis XIV, Nicolas Fouquet, par exemple, y a pris ses quartiers en rachetant le marquisat de Belle-Ile. C'est après son arrestation que Vauban y est dépêché pour exercer son génie militaire. "D'après ses écrits, il a fait tout le tour de l'île en barque pour trouver tous les points d'attaques possibles", raconte M. Tafoiry.

Il vient à trois reprises entre 1683 et 1689 et remanie la forteresse. Las, un peu moins de 100 ans plus tard, en 1761, les Anglais débarquent quand même. Ils font reculer les Français qui capitulent au bout d'un mois, retranchés dans la citadelle. Belle-Ile ne restera anglaise que deux ans.

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