(Diaporama) A Créteil, une cathédrale éphémère en structure tendue
C’est un blob, tâche ou goutte en anglais. Comprenez : une architecture organique et molle. Celle-ci repose sur une structure de tubes en matériaux composites, polyester et fibres de verre. Les mêmes que les tentes Quechua, mais en plus gros : 42 cm de diamètre pour une épaisseur de 3,5 mm. Sortis d’usine, ils ont été découpés en section de douze mètres. Puis aboutés par deux ou trois, afin de former des lignes de 36 m maximum.
Quand le BTP donne dans la haute-couture
Une première structure a été composée au sol. Large de 40 x 20 m, cette grille - qui donne son nom de gridshell à ce genre de structure - est ensuite levée par deux grues de 35 tonnes. A la manière des dessous de plat rétractables, elle ne présente pas de raideur en cisaillement. “A ce stade, deux hommes exerçant une traction sur la structure la déformeraient, elle reste fragile”, remarque Lionel du Peloux, ingénieur chez T/E/S/S, le bureau d’étude qui signe là son deuxième exploit du genre avec le laboratoire Navier (Ecole des Ponts), après une première expérience concluante lors du festival Solidays 2011.
Une troisième ligne de triangulation est alors ajoutée, pour renforcer le contreventement. Cette diagonale de raidissement achève de former la coque, sur laquelle il ne reste plus qu’à poser la toile. C’est le travail de la société Esmery Caron, qui en bon couturier, vient patronner la toile, le “vêtement” conçu à partir du modèle 3D fourni par le bureau d’étude. Des cordistes interviennent alors pour tendre cette toile sur la structure, un travail effectué en une seule journée.
Pas de surcoût par rapport à un chapiteau
Le chantier, démarré en novembre 2012 par le coulage d’une dalle en bétonen forme de haricot, n’aura duré au total que quatre mois. Les fidèles profitent donc depuis le mois de février 2013 de ce nouvel équipement, qui aura coûté 400.000€ TTC, soit “autant que ce que nous aurait coûté une structure plus classique, comme un chapiteau circulaire ou rectangulaire”, nous assure Marie-Pierre Etienney, Chargée de mission immobilier et art sacré au Diocèse de Créteil, qui a suivi le projet.
A quelques pas de là, l’actuelle Cathédrale Notre Dame de Créteil, très marquée année 1970, va être en partie démolie. Un nouveau projet conçu par Architecture Studio, permettra de faire passer sa capacité d’accueil de 600 à 1200 places. De quoi renforcer la foi des Cristoliens ?
Laurent Perrin