Dans les datacenters, ces bâtiments sécurisés hébergeant des ressources informatiques, les besoins en air frais pour maintenir les machines à une température convenable sont très importants. L'enjeu est crucial car les entreprises qui recourent à ces bâtiments comptent sur la continuité de service pour la bonne réussite de leurs affaires : si une partie du parc plante pendant quelques heures, c'est la catastrophe ! D'où l'importance de soigner leur architecture.

« L'efficacité énergétique n'est pas un critère "historique" pour la conception des datacenters, et notamment pour ceux construits avant 2009. Des contraintes sur les rendements efficaces pèsent sur les équipements, du transformateur à l'onduleur ou les climatiseurs », écrit dans une tribune d'expert Nicolas Aubé, président de Celeste. Le fournisseur d'accès Internet pour les entreprises a justement déposé un brevet pour un datacenter innovant de par sa consommation électrique réduite. Baptisé Marilyn, celui-ci est implanté cité Descartes à Champs-sur-Marne.

Du sous-dimensionnement au refroidissement

L'expert explique que de nombreux centres se trouvent confrontés à des problèmes de sous-dimensionnement électrique et thermique, et subissent des pannes dues à la sur-consommation. « L'efficacité énergétique est devenue le point clé pour l'évaluation des datacenters », note-t-il. Parmi les solutions existantes, l'une consiste en une meilleure « urbanisation » des salles informatiques : organisation en « allées froides » et « allées chaudes », création des séparations étanches pour le confinement des flux d'air et l'optimisation du rendement de la climatisation...

D'autres pistes sont explorées, rappelle le président de Celeste : des serveurs moins sensibles aux températures élevées ou dotés de système de refroidissement des composants avec de l'eau froide ; apport d'eau froide via une source d'eau naturelle (attention à l'impact sur l'environnement) ; ou encore la modularité des salles informatiques, avec des structures pouvant être montées rapidement. « Haute densité et efficacité énergétique sont intimement liées ; de nombreuses pistes sont explorées (…) tant au niveau des infrastructures, que des matériaux ou encore des matériels. La révolution numérique porte en elle les germes d'une nouvelle révolution écologique : l'Internet Vert », conclut Nicolas Aubé.

Laurent Perrin