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Chantier de Notre-Dame de Paris : une opportunité de recrutement ?

Publié le 24 juillet 2020

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Depuis plusieurs années, le secteur du BTP fait face à des difficultés pour recruter des jeunes. Le travail en extérieur et le port de charges lourdes sont souvent des facteurs de démotivation. Les principales fédérations du BTP en font déjà leur campagne, mais la reconstruction à l'identique de la cathédrale de Notre-Dame de Paris pourrait bien être un argument de recrutement et de promotion d’anciens métiers d’art.
Chantier de Notre-Dame de Paris : une opportunité de recrutement ? - Batiweb

Elle était notre drame en avril 2019 mais pourrait bien devenir un étendard des métiers du BTP, une promotion des anciens métiers d’art du bâtiment et des savoir-faire ancestraux. Le 22 juillet, le général Jean-Louis Georgelin, chargé de la restauration de Notre-Dame de Paris, a ainsi incité « des bataillons de jeunes Français à aller frapper » chez les entreprises de métiers d’art présentes sur le chantier, ce qu’il nomme des « métiers d’avenir ». « La loi me demande à moi de valoriser les métiers d’art. Nous espérons le faire en montrant l’excellence, en suscitant des vocations », a-t-il notamment souligné à l'occasion de l'inauguration d'une exposition photo sur « Les bâtisseurs d’aujourd’hui ».

 

En effet, depuis plusieurs années, la filière du bâtiment a bien du mal à engager de nouvelles recrues et ce pour diverses raisons (port de charges lourdes, travail en extérieur, horaires décalés l’été…). La Fédération Française du Bâtiment (FFB) lançait dès 2017 le programme « 15 000 bâtisseurs », puis la campagne de communication « J’ai Choisi Le Bâtiment ». Mais les difficultés persistent et Olivier Salleron, nouveau président de la fédération, en fera un des points primordiaux de son mandat, cherchant notamment à changer l’image « vieillissante du bâtiment », pourtant en pleine modernisation avec l’arrivée de la 3D et de la robotique.

 

Éric Wirth, vice-président du CNOA (l’Ordre des Architectes) voit en la reconstruction à l’identique de la cathédrale un moyen efficace pour attirer les jeunes. Beaucoup seraient intéressés pas les anciens métiers, et les Jeux Olympiques 2024 pourraient promouvoir un peu plus ces métiers parfois tombés dans l’oubli. Pour Jean-Louis Georgelin, la reconstruction à l’identique est un choix de « bon sens, de la fidélité, de la loyauté et de l’amour de l’art de gothique », de plus « c’était le voeu des donateurs, de la quasi-totalité des grands architectes, et des Français, dans leur immense majorité, si on avait fait un référendum », estime-t-il.

 

Le chantier de Notre-Dame, vitrine des métiers du bâtiment ? 

 

Sur les palissades de la rue du Cloître se tient désormais un exposition de photos mettant en avant « les bâtisseurs d’aujourd’hui : les corps de métiers au coeur du chantier de sécurisation de Notre-Dame ». Ces photos, réalisés par Patrick Zachmann, immortalisent le travail des charpentiers, cordistes, échafaudeurs, grutiers, et maçons, mais aussi de corps de métiers moins présents dans les constructions modernes : maîtres verriers, tailleurs de pierre… tous ces artisans indispensables à la préservation du patrimoine, et au sauvetage de la cathédrale.

 

Les touristes qui prenaient plaisir à décortiquer l’aspect architectural de Notre-Dame laissent place aux « 150 à 180 personnes travaill(ant) sur le chantier, qui connait un dynamisme qu’il n’avait jamais connu avant, et nous allons monter en puissance. Très vite nous allons passer à 300/450 personnes d’ici la fin de l’année », précise le chargé de la restauration.

 

La reconstruction à l’identique va permettre de faire appel à de nombreux métiers transverses, par exemple les métiers du travail du bois pour reconstruire la charpente en chêne, mais aussi les professionnels du plomb, car le matériau sera bien réutilisé pour la toiture, malgré les risques de contamination : « Il y a des moyens de traiter le plomb de façon à ce qu’il ne soit pas une atteinte à la santé », a par ailleurs souligné Jean-Louis Georgelin.

 

Avec la communication autour de la reconstruction de Notre-Dame, le chantier pourrait donc bien attirer les jeunes et susciter de nouvelles vocations.

 

J.B

Photo de une : ©Adobe Stock 

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