Vent de panique sur les banques américaines
La crise des subprimes a fait de nouvelles victimes : deux banques d'affaires américaines, et pas des moindres.
Cette mise en liquidation judiciaire représentera en tout cas l'une des plus grosses faillites de l'histoire récente des Etats-Unis. En dépit de sa cure d'amaigrissement récente, Lehman détenait encore pour 639 milliards de dollars d'actifs à la fin mai. La plus grosse faillite d'une banque américaine à ce jour, celle de Continental Illinois en 1984, mettait en jeu une somme seize fois plus modeste (40 milliards de dollars). Interrogé sur la chaîne de télévision ABC, l'ancien président de la Réserve fédérale américain Alan Greenspan a prédit que la gravité exceptionnelle de la crise financière actuelle allait entraîner la chute de plusieurs institutions majeures.
La Réserve fédérale américaine ne s'y est pas trompée, en acceptant hier de recevoir des banques des titres risqués et difficilement vendables en échange de bon argent sonnant et trébuchant - afin d'atténuer le choc de la disparition de Lehman Brothers.
Lehman Brothers coulé, Merrill Lynch sauvé
Second coup de tonnerre dans le monde si feutré des banques d'affaires : Merrill Lynch ne doit son salut qu'à son rachat par Bank of America. Montant de la transaction : 50 milliards de dollars.
“Acquérir l'une des premières compagnies de gestion de fortune, de transaction de capitaux et de conseil est une grande opportunité pour nos actionnaires”, a commenté Ken Lewis, le PDG de BofA. Effectivement, la transaction donnera naissance à la première institution financière mondiale.