De la pousse de carottes fraîchement cueillie à l'éclairage d'une maison, il n'y a qu'un pas. Ou presque... C'est le message délivré par le groupe landais Larrère, un des leaders européens de la culture de la carotte, qui a trouvé un moyen de valoriser ses déchets en mettant en activité, début septembre, une unité de biométhanisation permettant de produire assez d'énergie pour éclairer et chauffer tout un village.

Développée par le spécialiste du secteur Greenwatt, cette centrale de biométhanisation située en Aquitaine, recourt à un procédé naturel de dégradation de matières organiques, ici les déchets de légumes, par des micro-organismes en l'absence d'oxygène. A l'issue du processus, du biogaz riche en méthane est produit avant d'être brûlé, comme le gaz natuarel, pour produire de l'électricité et de la chaleur.

© GreenWatt  

« Notre défi était clair : produire plus d’énergie que nous n’en consommons », explique Philippe Larrère, dirigeant de la SARL Larrère & fils. « Aujourd’hui, nos installations de biométhanisation multi-étagées nous rendent non seulement autonomes mais elles génèrent également un engrais organique de haute qualité qui se substitue aux produits chimiques tout en permettant de réduire nos émissions de CO2 de 2 000 tonnes par an, soit l’équivalent de 14 millions de kilomètres en voiture diesel. De quoi ajouter à la fierté de nos collaborateurs qui se veulent prod'Acteurs, respectueux de l'environnement.» Ainsi, en plus de lui assurer l'autonomie et le complément de revenus, la biométhanisation permet au groupe de générer 3 450 tonnes de fertilisant de haute qualité qui se substituent aux produits chimiques.

6 500 tonnes valorisées

La famille Larrère, qui produit plus de 30 000 tonnes de légumes par an, dont 20 000 de carottes, valorise désormais 6 500 tonnes d’écarts de tri et de coproduits agricoles. L' investissement total consacré à l'unité de biométhanisation s'élève à 3 millions d'euros tandis que les aides accordées, à hauteur d'environ 30%, ont été débloquées par le Conseil général des Landes, la région Aquitaine ou encore l'Ademe.

« Les déchets agro-alimentaires ont longtemps constitué un poste très coûteux pour l’industrie et un problème éthique pour la Société. Ils sont désormais une source inépuisable d’énergie et de revenus dans un secteur d’activité ayant bien besoin de l’un comme de l’autre et qui fera bientôt plus que nourrir la planète », conclut Frans Smeulders, CEO de GreenWatt. 

L'entreprise familiale atypique réalise 20 millions de chiffres d’affaires et exporte vers plus d’une vingtaine de pays. Elle prévoit déjà de mettre en activité trois autres nouvelles centrales de biométhanisation ces prochains mois.