Aujourd'hui, le Parlement européen a achevé sa session mensuelle de quatre jours. La nouvelle n'est évidemment pas là, mais plutôt dans le lieu où s'est tenue cette session : à Bruxelles. En effet, pour la première fois de son histoire, l'Assemblée s'est réunie dans la capitale belge et non à Strasbourg, son siège officiel. Voilà qui fait désordre en pleine présidence française de l'Union.
Le 7 août dernier, heureusement dans un Parlement déserté par les députés européens, une partie du faux plafond de l'Hémicycle livré en 1999 s'est effondré, dix tonnes de gravats recouvrant les bancs des non-inscrits et de la droite... Si une session avait eu lieu à ce moment, on aurait sans doute compté des morts. Le pire est que la seconde session de septembre, prévue à partir du 22, ne pourra pas non plus avoir lieu à Strasbourg : si le faux plafond a été réparé et sécurisé, d'autres importants problèmes sont apparus dans la conception du bâtiment, ce qui nécessite des travaux supplémentaires...
Ce bâtiment, construit sous la houlette d'Architecture Studio, était pourtant censé assurer définitivement la présence du Parlement à Strasbourg. Or, il donne de nouveaux arguments aux députés anti-Strasbourg, une écrasante majorité, lassés des incessants va-et-vient entre les deux villes (pour un coût annuel de 200 millions d'euros sans compter les 20.000 tonnes de CO2 créés par ce nomadisme). Des députés se sont d'ailleurs promenés mardi avec des casques de chantier sur la tête pour montrer ce qu'ils pensaient de l'Hémicycle strasbourgeois.
Le problème est que le siège est fixé par les traités européens, ce qui nécessite l'unanimité pour le modifier.