Sur trois mois, les mises en chantier reculent de 8,1% à 110.329, avec une chute de 21% dans le collectif mais une hausse de 4,6% pour l'individuel - que le ministère explique toutefois par un effet purement statistique et non économique, dû à un rattrapage important de la collecte en juillet. Les permis de construire, eux, ont baissé de 18,2% sur les 12 derniers mois, à 468.994, et de 23,3% sur trois mois à 111.342.

NIVEAUX HISTORIQUEMENT ÉLEVÉS

Ces mauvais chiffres confirment les données publiées la semaine dernière par l'Insee dans son enquête de conjoncture sur le secteur, qui montrait une nette détérioration des perspectives des entrepreneurs du bâtiment. L'indicateur synthétique du climat des affaires est ainsi tombé à 100 en octobre, soit 12 points de moins qu'il y a un an, et le solde mesurant les perspectives d'activité des entreprises a reculé à -29, un niveau inconnu depuis janvier 1997.

Dans un communiqué, le ministère de l'Ecologie souligne que, malgré une nette dégradation de l'activité, les chiffres de la construction de logements restent à des niveaux "historiquement élevés" et il ajoute que les besoins en logements demeurent importants.

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé le 1er octobre quatre mesures de soutien au secteur : l'acquisition par l'Etat de 30.000 logements en construction, l'extension du dispositif de financement "Pass-foncier", la mobilisation des terrains de l'Etat pour dégager du foncier et l'augmentation du plafond du prêt d'accession sociale (PAS) afin de faciliter l'octroi de prêts immobiliers par les banques.

Pour Alexandre Milicourtois, analyste spécialiste de l'immobilier au cabinet d'études Xerfi, ces mesures ne devraient pas empêcher les mises en chantier de baisser de quelque 20% en 2008.

"Selon notre scénario, 350.000 logements environ devraient sortir de terre cette année et à peine plus de 300.000 en 2009", prévoit-il. "Il est clair qu'il ne faudra pas compter sur la filière bâtiment pour créer de nouveaux emplois au cours des prochains trimestres", ajoute-t-il.