Le coût élevé du logement alimente la grande pauvreté en IDF
Quelque 140 000 de ces ménages, installés au sein du parc locatif privé, doivent trouver de quoi payer un loyer mensuel moyen de 541 euros pour un revenu moyen de 826 euros, selon l'étude. Le revenu moyen régional, par ménage, est lui de 3406 euros. Le « reste à vivre » de ces ménages, malgré des aides au logement de 134 euros perçues par 54% d'entre eux, les place loin en deçà du seuil de pauvreté de 589 euros, établi par Eurostat, la commission européenne des statistiques.
Près de 126 000 ménages habitant cette fois le parc social sont dans une situation similaire avec un « reste à vivre » de 414 euros par mois, soit un seuil considéré comme insuffisant pour s'habiller et se nourrir. Quelque 76 000 autres ménages, bien que propriétaires de leur logement, sont également touchés de plein fouet par cette pauvreté. Car même si 58% d'entre eux ont fini de rembourser leurs emprunts, les charges et travaux d'entretiens sont trop importants par rapport à leurs revenus.
La loi d'accès au logement et urbanisme rénové (Alur), adoptée définitivement en février par le Parlement, prévoit des mesures d'encadrement des loyers, que la ministre du logement Cécile Duflot espère mettre en place en Île-de-France à partir de l'automne. Le gouvernement s'est fixé comme objectif la construction de 500 000 logements neufs par an sur le plan national, dont 150 000 logements sociaux. En 2013, seulement 332 000 logements ont été construits en France.
La Fondation Abbé Pierre, dans son dernier rapport annuel en janvier, affirmait que les situations de mal-logement s'étaient encore aggravées en 2013, estimant à plus de 10 millions le nombre de personnes touchées par la crise du logement en France. Le rapport mettait notamment en cause « une hausse non régulée du coût du logement », avec des loyers qui ont augmenté de 55% en 13 ans, associé à une situation sociale et économique qui continue à se dégrader, notamment au niveau de l'emploi.
B.P (avec AFP)