Encadrement des loyers : un propriétaire sur deux indifférent
50% des propriétaires estiment qu'encadrer des loyers ne changera rien à leur situation. Ceux qui sont d'un avis différent sont hésitants quant aux effets de la mesure craignent de perdre « leur liberté » (20%) presque aussi souvent qu'ils espèrent avoir un repère pour fixer le loyer (19%). Certains évoquent la peur d'une perte de rentabilité de leur bien (11%) et pourraient le retirer du marché de la location (11%). Ces chiffres peuvent sembler étonnamment faibles, car les professionnels de l'immobilier martèlent depuis l'été que la mesure fera fuir les investisseurs locatifs.
En ce qui concerne la Garantie universelle des loyers (Gul), qui doit protéger les propriétaires des impayés en se substituant à la caution, 68% des locataires et 75% des propriétaires y voient un changement. Locataires (36%) comme propriétaires (33%) l'assimilent à un « coût supplémentaire non négligeable dans (leur) budget », selon la formulation suggérée aux sondés. Ils lui prêtent aussi des bienfaits : une garantie renforcée (respectivement 20% et 18%) ou « un recours en cas de litige » (12% et 9%).
Seuls deux locataires sur dix (21%) jugent leur loyer peu élevé, tandis que près d'un quart (23%) l'estiment excessif. Plus de la moitié (56%) l'ont qualifié d'élevé mais supportable. « Nous avons voulu demander aux principaux intéressés ce qu'ils pensaient du projet de loi Alur » a commenté Bernard Cadeau, président du réseau Orpi. Pour lui, « il n'y a pas de problème" entre locataires et propriétaires, car plus de 9 sur 10 disent avoir de "bonnes relations ». Cette enquête a été réalisée du 14 au 19 novembre auprès de 606 locataires et bailleurs représentatifs de ces deux groupes dans la population française.
B.P (avec AFP)