Des étudiants construisent des cabanons en bois pour les Roms
L'Atelier solidaire, composé au départ d'étudiants de l'école d'archi et qui s'est gonflé de riverains, associatifs, bénévoles, a entrepris, il y a près de trois semaines d'ériger des cabanons sur une friche près de l'école d'architecture et de paysage de Lille. Le premier abri, une cabane de jardin en bois de 9 mètres carré, doit accueillir Coco, 28 ans, venu de Roumanie, avec sa femme Argentina et leurs trois enfants, qui dormaient jusque-là dans une tente.
La démarche est née après le démantèlement durant l'été de plusieurs camps de roms dans la zone. Les étudiants souhaitaient éviter aux familles encore présentes de rester dans des tentes et surtout des conditions d'hygiène qui ont rendu malades certains enfants en bas âge, selon Yann Lafolie, un des initiateurs du projet. « Il faut que les conditions de vie des roms s'améliorent ici et maintenant. On ne peut pas attendre qu'il fasse -5, -10 degrés pour bouger », explique Elodie Longuemart, 32 ans, membre d'un collectif hétéroclite qui comprend des étudiants architectes et paysagistes, rejoints par des riverains, des professeurs, des religieux et des scouts.
Le terrain, situé en périphérie lilloise, appartient à la communauté urbaine de Lille. Le premier abri a été fourni gracieusement par l'association La Pierre blanche, à laquelle appartient un prêtre, le père Arthur, défenseur de la cause des Roms dans la région. Une réunion publique jeudi, avec les riverains, sur l'avenir de la friche, doit permettre d'y créer un jardin partagé et de trouver une solution aux conditions de vie des roms , espère Yann Lafolie, 26 ans, étudiant paysagiste. Il espère construire en tout huit abris pour accueillir provisoirement autant de familles, choisies selon l'âge des enfants.
B.P (source AFP)