Des coques de pistache pour chauffer une ville en Turquie
« Lorsque vous envisagez une option soucieuse de l'environnement, il faut prendre en compte les ressources naturelles dont vous disposez localement », a expliqué Seda Muftuoglu Gulec experte en construction environnementale à la municipalité de Gaziantep en Turquie. Et quelle est l'une des plus grandes ressources du pays ? La pistache. Le pays en a exporté 6 800 tonnes l'an dernier, se classant comme l'un des quatre pays les plus producteurs au monde.
La Turquie, qui ambitionne de construire une ville écologique, a donc décidé de valoriser la coque de ce fruit sec pour en faire un combustible, utilisé pour chauffer les bâtiments publics et privés. « Nous pensons que la future cité écologique pourrait être chauffée grâce à la combustion de coques de pistache, explique Seda Muftuoglu Gulec. Si la région s'était trouvée dans une zone de grands vents, nous aurions eu recours à l'énergie éolienne ».
Ce projet verrait le jour à 1 km de la ville de Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, non loin de la frontière syrienne. Le site de 3200 hectares pourrait accueillir quelque 200 000 personnes.
Un projet pilote de 55 hectares
Mais, un projet pilote doit d'abord voir le jour sur un secteur de 55 hectares proche de Gaziantep. Une compagnie française spécialisée dans la construction « verte », Burgeap, se charge actuellement des études de faisabilité.
Si celles-ci s'avèrent concluantes, Burgeap, qui a a été la première entreprise à considérer les coques de pistache comme un combustible adéquat dans un cadre urbain, serait en charge de réaliser le projet dans son intégralité.
Les études préliminaires de la société française se sont jusqu'à présent révélées satisfaisantes à 60% mais les autorités locales doivent poursuivre leur examen avant de donner leur feu vert définitif.
Dès que ce dernier sera acquis, a assuré Mme Gulec, la nouvelle cité sera créée « dans un très court délai ».
C.T (avec AFP)
© Gabriel-Ciscardi - Fotolia.com