Dalo : les efforts ne sont pas à la hauteur selon les associations
Selon le Comité de suivi de la loi Dalo, plus de 58 000 ménages reconnus prioritaires depuis un à huit ans restaient à reloger au 1er janvier.
Assetou Koite est de ceux-là. « On ne m'a jamais fait de proposition depuis bientôt sept ans », a expliqué cette jeune femme de 33 ans, qui, après avoir été hébergée à l'hôtel, au milieu des souris, vit aujourd'hui dans un studio de 32 m2 avec deux enfants à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), pour un loyer mensuel de 850 euros.
« Il faut que l'État se remette en cause, c'est mal géré », a-t-elle ajouté, en marge d'un rassemblement organisé samedi par plusieurs associations sur l'esplanade des Invalides à Paris, non loin du ministère du Logement, dans le cossu VIIe arrondissement de la capitale.
Si sa situation semble sur le point d'aboutir, elle évoque le cas d'un de ses amis, lui aussi reconnu Dalo, « en train de péter les plombs » à force de vivre « à sept dans un 25 m2 ». Difficile pour elle d'expliquer de tels délais : « Je ne sais pas s'il y a du piston ou des magouilles, c'est trop bizarre ».
Durcissement des critères
Autre sujet de grogne, le « durcissement des critères » pour que les mal-logés se voient reconnaître ce droit, a expliqué Eric Constantin, directeur Ile-de-France de la Fondation Abbé Pierre.
Selon le Comité de suivi, le taux de décisions favorables est passé de 44,9 % en 2008 à 29 % en 2015. En Ile-de-France aux mêmes dates, le taux est passé de 47,1% à 32,9%.
Au regard de ces chiffres, les associations s'en sont pris à l'Etat « hors la loi » et ont dressé un « bulletin de notes », avec les appréciations « doit se ressaisir » ou « peut mieux faire », avant de conclure que « les efforts ne sont pas à la hauteur ».
Pour rappel, la loi Dalo impose à l'État de trouver un logement social à toute personne qui n'est pas en mesure de se loger par ses propres moyens. Le ménage démuni doit faire un recours devant une commission.
Si cette dernière le reconnaît « prioritaire », l'État a six mois pour lui proposer un logement social et, à défaut, peut être condamné à des astreintes financières.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi, 100.000 ménages ont été relogés, selon les associations.
C.T (avec AFP)
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