Cordiste, un métier à haut risque
Une note de la Direction générale du travail et de l’OPPBTP publiée le 13 décembre dernier revient sur les règles en matière de sécurité, d’organisation du travail et de formations indispensables pour sécuriser les cordistes.
L’activité, exercée sur le territoire national par près de 10 000 salariés dans des domaines variés, présente des particularités « tant par les risques dus à l’omniprésence de la verticalité que par les conditions d’intervention », souligne la note. Ces travaux « ne peuvent être mis en œuvre que de façon temporaire lorsqu’il est impossible de recourir à d’autres moyens plus sûrs (article R. 4323-64 du code du travail) et dans des conditions expressément encadrées ».
Un défaut d’organisation parmi les causes d’accidents graves
Fruit d’une réflexion conduite avec la profession, le document identifie les causes d’accidents graves. Il cite notamment un défaut d’organisation ainsi que certaines lacunes dans les compétences des travailleurs affectés aux travaux réalisés au moyen de cordes.
La DGT et l’OPPBTP insistent : il est indispensable d’évaluer, avant même le début du projet, les risques environnementaux et techniques du chantier ce qui permettra de choisir une entreprise dotée des compétences nécessaires à la réalisation des travaux.
Lors de la préparation des travaux, les organismes appellent à mettre en œuvre avec le chef de l’entreprise intervenante une inspection commune préalable et à consigner les résultats et les mesures de prévention qui en découlent.
Les actions de prévention doivent également être menées tout au long du chantier : il s’agit notamment de renouveler l’inspection commune en présence des sous-traitants concernés et de l’entreprise intervenante.
« Le chef de l’entreprise intervenante et le donneur d’ordre portent, chacun en ce qui le concerne, une responsabilité propre en matière de prévention des risques professionnels. A ce titre, ils doivent agir conjointement pour assurer la sécurité et la santé des travailleurs réalisant des travaux au moyen de cordes. L’anticipation des travaux, la préparation du chantier, l’échange d’informations et la compétence de l’entreprise intervenante et de ses salariés constituent le socle nécessaire au bon déroulement des opérations confiées», souligne Yves Struillou, Directeur général du Travail.
Quant à la formation du personnel, il est indispensable d’accompagner les cordistes dans leur montée en compétences. L’entreprise intervenante doit apporter la preuve des compétences des travailleurs en prêtant une attention particulière à la mise en œuvre et encadrement des modes opératoires, et à la compétence du personnel qu’elle emploie que ce soit en interne ou par le biais de la sous-traitance. Pour ce faire, DGT et OPPBTP préconisent de s’appuyer sur des formations qualifiantes conduisant à la délivrance d’un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) ou de Certificat d’Aptitude Technicien Cordiste (CATC), reconnues par le Syndicat français des entreprises de travail en hauteur (SFETH).
« Après le guide « Travaux sur cordes » publié en 2010, nous sommes très satisfaits du travail réalisé conjointement avec la DGT et le SFETH qui a permis l’édition de cette note, qui rappelle les fondamentaux du métier, à commencer par les donneurs d’ordre. Les Cordistes illustrent ainsi leur approche très professionnelle de ce métier exigeant », conclut Paul Duphil, Secrétaire général de l’OPPBTP.
R.C
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