Conjoncture économique des produits en béton
Au-delà, les signaux sont contradictoires. D'un côté des économistes de plus en plus nombreux soutiennent que la crise bancaire née aux Etats-Unis est en train de se répandre et aura des conséquences fortes sur l'économie "réelle". Certains n'hésitent pas à parler de récession dans les économies développées. Les incertitudes sur la croissance se lisent dans l'hésitation des communications gouvernementales aux Etats-Unis et en Europe.
D'un autre côté les optimistes -ou les moins pessimistes- font remarquer que le marché français, au contraire des marchés américain et espagnol par exemple, se caractérise plutôt par un manque chronique de logements, manque accumulé depuis des années du fait d'une mauvaise prise en compte des évolutions lourdes de la sociologie française. La Fondation Abbé Pierre pointe dans son rapport annuel que plus de 3 millions de personnes sont désormais mal logées en France et que l'offre globale de logements sociaux a en fait reculé depuis dix ans. Ce qui fait dire aux mêmes optimistes que, même si les programmes type "de Robien" ou "Borloo" sont amenés à se restreindre suite à un effet de saturation et suite à l'éviction de plus en plus perceptible des classes "moyennes intermédiaires", le logement social pourrait et devrait enfin prendre le relais.
Si les besoins chiffrés semblent indiscutables, il faut cependant rappeler que les deux principaux problèmes de ce secteur, l'accès au foncier et les réticences des communes (les deux étant d'ailleurs souvent liés), sont loin d'être résolus. En attendant de voir ce que nous réservent le marché et le volontarisme -ou pas !- de nos élus, il nous reste à essayer d'obtenir satisfaction sur au moins un point, auquel le rapport Attali vient de conférer l'importance d'une composante pour relancer la croissance : la question des délais de paiement. On sait bien désormais, comme les transporteurs l'ont compris, que seule une loi de portée générale est à même de répondre au niveau souhaitable. Mais on connaît aussi la puissance des différentes corporations qui n'y ont aucun intérêt, c'est le moins que l'on puisse dire. A suivre...
L'analyse de la conjoncture par Jean BONNIE, Président de la commission Economie de la FIB