Chantiers en zone urbaine : la livraison, un atout pour la productivité
Alors que 61 % des entreprises du BTP réalisent des chantiers en zone urbaine et que cette tendance devrait s'accentuer avec les Jeux Olympiques de 2024 et la densification urbaine, Supervan, spécialiste de la livraison urbaine BtoB, a mené une enquête avec BatiÉtude pour mieux cerner les contraintes logistiques rencontrées par les entreprises du BTP.
Des professionnels encore attachés aux points de vente physiques
L'étude révèle notamment que les entreprises du BTP sont encore nombreuses à se rendre dans des points de vente pour leurs commandes de matériaux. Si le recours au digital et aux applications s'est démocratisé ces dernières années, un certain nombre de professionnels du secteur restent encore attachés à l'échange physique. Ainsi, 30 % d'entre eux se rendent eux-mêmes chez les négoces, et seule 1 entreprise sur 6 effectue ses achats en ligne.
Or, les professionnels du bâtiment s'approvisionnent en moyenne tous les deux jours, soit 14 fois par mois, ce qui mobilise 10 % du temps de travail d'une équipe de quatre personnes et engendre un manque de productivité de 4,5 mois-homme par entreprise chaque année. Pour les auteurs de l'étude, cette régularité d'approvisionnement pourrait notamment s'expliquer par le manque d'espace de stockage en milieu urbain.
La livraison pour améliorer la productivité
Pour améliorer la productivité de ces entreprises, la livraison peut être une solution. « Aller s’approvisionner régulièrement en matériaux prend un temps fou, qui peut être utilisé autrement. La livraison permet un gain de productivité immédiat, et offre une possibilité de finir des chantiers le jour-même, sans bouger. Il est certain que la valeur ajoutée d’un artisan se trouve sur son chantier, pas derrière un volant », estime Guillaume Fournier, fondateur de la start-up Supervan.
Les sondés recourant d'ores et déjà à la livraison citent notamment un gain de temps (38 %), la praticité et le confort car c’est le fournisseur qui décharge (28 %), et la possibilité de faire arriver de grands volumes (27 %).
Supervan conseille par ailleurs aux artisans travaillant dans le centre de Paris d'adopter rapidement la livraison verte ou d'adapter leur flotte de véhicules. « Dès janvier 2024, plus aucun véhicule utilitaire diesel ne sera autorisé à entrer dans Paris, ce qui va réellement entraver les habitudes des artisans et les amener à revoir leur logistique. Il est donc nécessaire d’amorcer dès maintenant la transition vers l'électrique et l'externalisation de sa logistique pour être prêt en 2024 », explique Guillaume Fournier.
Dans les résultats de l'étude, plus de la moitié (55 %) des entreprises interrogées se sont dites sensibles à la livraison par véhicules électriques. Et 25 % des entreprises sont prêtes à payer un peu plus cher pour y passer (20 % sont prêtes à payer en moyenne 57 € supplémentaires par livraison propre).
« Le surcoût moyen pour un véhicule électrique est en moyenne entre 20 à 40 € aujourd'hui en fonction du véhicule et du trajet, principalement dû au prix d’achat de l’actif mais également à son autonomie et sa charge utile, qui sont réduites par rapport à un véhicule thermique. La bonne nouvelle c'est que ce type de véhicules sera moins cher au fur et à mesure que les clients paieront ce surcoût », conclut le fondateur de Supervan.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock