Aides à l'adaptation des logements : un rapport conseille de créer « MaPrimAdapt' »
Luc Broussy, conseiller général du Val d'Oise, remettait ce mercredi 26 mai son rapport sur l'adaptation de l'habitat au vieillissement de la population, en présence de Jacqueline Gourault, Emmanuelle Wargon et Brigitte Bourguignon, respectivement ministres de la Cohésion des Territoires, du Logement, et de l'Autonomie.
Après avoir écrit un premier rapport sur l'adaptation de la société au vieillissement de sa population en 2013, Luc Broussy s'est cette fois-ci focalisé sur l'adaptation des logements, dans un rapport de 175 pages intitulé « Nous vieillirons ensemble... 80 propositions pour un nouveau pacte entre générations ». Pour sa rédaction, le conseiller général du Val d'Oise a rencontré une centaine d'acteurs, notamment de la DHUP, de l'ANCT, de l'Anah, du Cerema, d'Action Logement, et de la Caisse des Dépôts.
Parmi les 80 propositions : encourager le développement des résidences séniors, lancer un plan ambitieux de rénovation des résidences autonomie, réduire de 30 % les chutes mortelles à domicile d'ici 2030, créer un fonds « MaPrimAdapt' » avec un guichet et un dossier unique, ou encore porter attention à la mobilité verticale des personnes âgées.
L'inéluctable vieillissement de la population française
Lors de la remise de ce rapport, Luc Broussy a dans un premier temps expliqué que la genèse venait d'un constat sans appel sur la transition démographique : le vieillissement de la population française, avec une forte progression du nombre de personnes âgées de 74 à 84 ans. Une population qui devrait augmenter de 47 % d'ici dix ans, pour atteindre un total de 6 millions de Français en 2030.
Le rapporteur a souligné qu'il s'agissait de retraités pas encore en totale perte d'autonomie mais qui pouvaient commencer à rencontrer quelques difficultés en vivant seuls dans leur logement.
D'un point de vue géographique, Luc Broussy a signalé l'exemple de la Martinique, qui devrait devenir le département le plus âgé de France en 2050, et appelé à se préoccuper dès maintenant de l'adaptation de ce territoire.
Autre constat : la volonté exprimée par de plus en plus de personnes âgées de vieillir chez elles.
« Vieillir chez soi, ça ne peut pas être vieillir à tout prix dans la maison dans laquelle je vis depuis 40 ans, dans laquelle il y a un escalier pour descendre à la cave, et un escalier pour monter dans la chambre. C'est un scénario qui ne prend pas en compte l'adaptation nécessaire pour vivre le plus longtemps possible à domicile », a toutefois souligné Luc Broussy.
Et de rappeler : « 10 000 personnes âgées de plus de 65 ans décèdent chaque année de chutes à domicile. Ce chiffre n'a pas évolué depuis 20 ans (…) Nous avons un défi et nous devons nous fixer un cap pour que ce nombre diminue d'au moins 30 % ».
Vers la création de « MaPrimAdapt » ?
Pour l'adaptation des logements, il appelle à développer « MaPrimAdapt' », un système d'aides « aussi efficace que MaPrimeRénov' », avec un guichet et un dossier unique, et des conditions d'éligibilité uniformes. « Copions ce succès ! », s'est-il enthousiasmé, interpellant la ministre déléguée au Logement.
« La simplification et la massification des aides à l'adaptation des logements ne seraient pas si coûteuses que cela. On ne parle pas de milliards d'euros, mais de quelques centaines de millions d'euros. Aujourd'hui j'ai évalué à environ 150 millions d'euros les dotations affectées à l'adaptation des logements, lorsqu'en Grande-Bretagne on est à 550 millions d'euros », a-t-il comparé.
Ce à quoi Emmanuelle Wargon a répondu que l'objectif fixé était d'adapter 400 000 logements entre 2019 et 2022. Elle a également reconnu qu'un travail était à effectuer pour simplifier l'accès aux aides à l'adaptation des logements, et s'est dite, avec la ministre déléguée à l'Autonomie, favorable à a création de « MaPrimAdapt' », sur le modèle de « MaPrimeRénov' ».
Pour consulter l'intégralité du rapport, c'est ici.
Claire Lemonnier
Photo de une : Luc Broussy