A Djenné, au Mali, les habitants crépissent eux-même la grande mosquée
« Commencé avant l’aube, le crépissage de la mosquée, un chef d’œuvre de l’architecture soudano-sahélienne et l'un des plus grands monuments en terre du monde, s'est achevé dès 09H00 (heure locale) grâce à la participation de toute la population de la ville, en effervescence », rapporte l’AFP Afrique.
Situé à environ 570 km de Bamako, la capitale du Mali, la ville de Djenné est caractérisée par son usage intensif de la terre pour ses constructions dont sa mosquée, monumentale. Elle est crépie avec un mélange nommé « banco », composé de terre, d’eau, de son de riz, de beurre de karité et de la poudre de baobab. Fabriqué par les habitants de Djenné, ce mélange permet de protéger l’édifice des intempéries avant la saison des pluies.
Un entretien annuel
« La mosquée de Djenné est un symbole de cohésion sociale puisque chaque année, l'ensemble de la communauté participe aux travaux d'entretien, facteur de lien intercommunautaire et expression du savoir vivre-ensemble », a expliqué le maire de Djenné, Balassiné Yaro. En effet, comme en témoignent de nombreuses photos, les habitants ne se ménagent pas, visage et vêtements couverts de boue, pour entretenir leur monument.
« Aujourd'hui, c'est un grand jour car cela n'arrive qu'une seule fois par an. Nous le considérons comme une grande fête et ça implique tout le monde : les vieux, les jeunes, les enfants », s'est félicité Alpha Moye Diakité, l'imam de la mosquée.
Extrait du Tweet ©AFP Afrique
De l’électricité solaire
Conformément à la tradition, une bénédiction a eu lieu après le crépissage mais cette année, une autre cérémonie était organisée… La ville et sa trentaine de milliers d’habitants ont aussi inauguré l’installation de panneaux solaire pour alimenter l’édifice en électricité !
L. C. avec AFP
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