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You don't really want to marry me, do you?

Publié le 25 septembre 2008

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Le géant français de l'électricité EDF est devenu mercredi l'acteur majeur du nucléaire en Grande-Bretagne, en rachetant pour environ 15,6 milliards d'euros le groupe British Energy (BE), propriétaire de huit des dix centrales du pays.

Après l'échec d'une première tentative fin juillet, EDF a annoncé mercredi que la direction de British Energy et ses principaux actionnaires soutenaient sa nouvelle offre, légèrement améliorée.
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Premier actionnaire de BE avec 35,2% du capital, le gouvernement britannique, qui était favorable au rapprochement entre BE et EDF, a salué mercredi cette acquisition.

Le Premier ministre Gordon Brown s'est réjoui que "le renouveau du nucléaire devienne une réalité" en Grande-Bretagne et le ministre des Entreprises John Hutton a indiqué qu'EDF avait l'intention de construire quatre nouveaux réacteurs nucléaires au Royaume-Uni. En rachetant BE, qui possède huit des dix centrales nucléaires du pays, EDF, qui exploite déjà 58 centrales en France, accède à un marché nucléaire prometteur, que le gouvernement britannique a décidé en janvier de relancer.

Déjà présent au Royaume-uni à travers sa filiale EDF Energy, EDF pourrait même davantage s'y implanter, car il est par ailleurs candidat, avec le groupe nucléaire français Areva, à la construction de réacteurs de troisième génération EPR outre-Manche. Des réacteurs de ce type, issus d'une technologie franco-allemande développée par Areva et Siemens, sont déjà en construction en Finlande et en France. Pierre Gadonneix n'a pas exclu, mercredi lors d'une conférence de presse, que des partenariats soient noués pour la construction de ces réacteurs.

Ce rachat assoit aussi la domination d'EDF en Europe, où il est déjà le premier producteur d'électricité, et le conforte dans sa stratégie de se développer à l'international dans le nucléaire à partir de quatre pays cibles (Royaume-uni, Etats-Unis, Chine et Afrique du Sud). Le groupe, détenu à 84,8% par l'Etat français, espère comme l'ensemble de la filière française de l'atome, bénéficier du retour en grâce du nucléaire dans le monde, à la faveur de la hausse des prix pétroliers et des efforts pour contenir les émissions de gaz à effet de serre.

Pour les convaincre, le groupe français aurait donc porté son offre en cash de 765 à 774 pence par action. Quant à l'offre mixte, elle prévoierait 700 pence par action en numéraire et l'autre partie en titres sous forme de certificats de valeur garantie (CVG), dont les conditions d'exercice ont aussi été revus à la hausse.

L'opération va ouvrir davantage le marché britannique à EDF, qui dispose déjà de 5 millions de clients outre-Manche. Au moment où Londres a lancé un plan de construction de nouvelles centrales nucléaires, BE apporte à EDF huit centrales en activité (bien que vétustes), et surtout, des terrains permettant de construire au moins 4 nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR (mis au point par Areva, partenaire d'EDF dans le nucléaire) .

En outre, EDF se serait engagé à faire entrer le britannique Centrica (maison mère de British Gas) dans le projet : selon la BBC, Centrica pourrait ainsi disposer d'un droit de tirage sur 25% sur l'ensemble de la production de BE, et entrer à hauteur de 25% au capital des réacteurs à venir.

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