Il faisait chaud, très chaud, lors de notre déplacement en région Auvergne-Rhône-Alpes la semaine passée. Car, oui, c’est en pleine canicule que nous sommes allés à la rencontre des équipes Wavin France, à Varennes-sur-Allier, près de Vichy.

Malgré des températures dépassant les 40°, nous avons apprécié l’expérience. Il faut dire que la société avait tout prévu pour rendre la visite plus « agréable ». Bouteilles d’eau, brumisateurs, pauses dans des salles climatisées… Merci !

La première étape de la visite s’est déroulée dans les bureaux de Wavin. A noter que c’est également sur le site de Varennes-sur-Allier que se trouve le siège social de l’entreprise pour la France. Louis Lucas, directeur de territoires – responsable France et Iberia, est revenu sur l’histoire du groupe Wavin.

Wavin, c’est plus d’une dizaine de développements inédits au niveau mondial. Leader européen de la conduite des fluides, il propose des solutions de canalisations en matières plastiques. Il est l’un des rares industriels à être présent à la fois sur les travaux publics et le bâtiment. Son objectif est d’ailleurs de se renforcer dans ces deux secteurs en proposant des solutions toujours plus durables. S’agissant du bâtiment et de l’hydro distribution, Wavin France souhaite notamment se positionner dans le top 5 en 3 ans et consolider son offre multicouche, PPR et PB. Pour ce qui est des TP, outre sa volonté de consolider sa position de leader dans l’assainissement, la société souhaite s’installer durablement dans le top 3 en matière de gestion des eaux pluviales, « un segment prometteur ».

Depuis 2012, il est une filiale du groupe mexicain, Mexichem, qui compte 137 unités de production et plus de 22 000 collaborateurs. Mexichem a « un modèle de croissance très soutenue grâce à des acquisitions », souligne Louis Lucas. Son chiffre d’affaires a été multiplié par 22 entre 2003 et 2018, atteignant l’an dernier, 7,2 milliards de dollars.  

Innover pour se différencier

L’innovation fait partie de l’ADN du groupe. Wavin peut d’ailleurs s’appuyer sur son « centre Technologie et Innovation » et sur une trentaine de doctorants pour imaginer des solutions nouvelles testées ensuite dans des laboratoires. 10 brevets sont déposés par an en moyenne.

En France, le client « est au cœur de notre stratégie ». Le Technopôle, par exemple, est structuré autour de 4 piliers : les études (bureau d’études TP et bureau d’études chauffage-rafraîchissement), la formation (organisme certifié), les services clients et l’assistance sur chantiers.

Wavin France s’engage à livrer ses clients sous 5 jours et tend vers « 95% de taux de services ». A ce jour, son portefeuille produits se compose de 2 500 références.

L’écoconception, une priorité

Julie Gaillard, coordinatrice Achats, s’est chargée de nous présenter la stratégie du groupe en matière d’économie circulaire. Le marché des matières plastiques, c’est 360 millions de tonnes produites chaque année dans le monde dont plus de 51 millions en Europe. Près de 20% de la demande provient du secteur du bâtiment.

Quant à la valorisation des déchets, Julie Gaillard note une « évolution positive » avec « de moins en moins de mise en décharge et d’enfouissement ». Chez Wavin, « on veut intégrer plus de recyclés ». Chaque année, l’industriel réemploi jusqu’à 23 000 tonnes de PVC recyclé, soit 52% de ses approvisionnements. Il est également le premier acteur du secteur à avoir utilisé du rPVC dans les tubes grâce à la technologie multicouche.

La PlasticRoad vient illustrer « cette croyance de l’économie circulaire ». De quoi s’agit-il ? Bertrand Fougerouse, directeur marketing de Wavin France, explique : « C’est une structure routière préfabriquée », modulaire et faite de plastique recyclé. Le produit, qui n’est pas encore à la vente, fait l’objet de deux projets pilotes. Il est le fruit d’un partenariat entre Wavin, KWS et Total.

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« Durable, plus facile à transporter, plus rapide à installer », la PlasticRoad a « une durée de vie plus longue », selon la société, trois fois plus importante que celle d’une route asphaltée. Les coûts d’installation seraient eux 50% inférieurs par rapport à une route traditionnelle. En septembre 2018, la première PlasticRoad au monde a été inaugurée à Zwolle (Pays-Bas), une piste cyclable « totalement fonctionnelle » de 30 mètres pouvant supporter des températures aussi basses que – 40°C et aussi hautes que 80°C. « On ne sait pas jusqu’où on peut aller », avoue Bertrand Fougerouse. Il sait néanmoins que la route ne peut supporter que des « charges légères ». Quant à son coefficient d’adhérence ? « Les conditions de sécurité sont assurées ». Sur ce point, Wavin travaille avec Total pour « faire encore mieux ». Concernant la tenue au feu, aucune référence n’est disponible.

Le concept semble, en tous cas, très bien parti : « la PlasticRoad a un pouvoir d’attractivité très fort, qui ne manque pas de faire réfléchir ».

Faciliter le quotidien des professionnels et des utilisateurs finaux

Avant de découvrir les dernières innovations du groupe, nous avons parcouru le site de production. Pour rappel, en France, Wavin compte sur deux autres usines, à Aix-les-Bains et à Sorgues. Le site de Varennes-sur-Allier s’étend sur plus de 20 hectares et se compose de 5 ateliers : matières premières & mélanges, Extrusion, Injection, Emballage/Raccord et Logistique.

Parmi les nouveautés dévoilées par Wavin France, le nouveau Tigris M5. Trois technologies font du produit un allié de choix pour les installateurs. L’Acoustic Leak Alert permet de détecter facilement et rapidement les fuites : Tigris M5 émet « un fort sifflement lorsque la pression d’air est utilisée pour identifier les raccords non serties ». Il contribue également à la prévention de la légionellose. L’Opti Flow ensuite. Tigris M5 « a une section de passage plus grande que les autres raccords à sertir ». Et enfin, le Multi Jaw. Le produit se veut le raccord « le plus adaptable » pouvant être utilisé « avec la plupart des profils de mâchoires courants ».

Autre nouveauté, Sentio, un accessoire qui rend le plancher chauffant et rafraîchissant « intelligent ». Cet outil « préconfiguré » simplifie l’installation électrique. Il promet :

• Un « maximum de liberté » via une plateforme de contrôle de la température intérieure « très flexible » ;
• Une installation « intuitive » grâce à une « gestion simple du câblage et un système électronique protégé ».

Le changement entre le chauffage et le rafraîchissement se fait automatiquement, permettant ainsi de maintenir « une température idéale tout au long de l’année ». Pour l’utilisateur final, c’est bien sûr plus de confort à travers un système d’optimisation autonome. Le pilotage se fait via une application mobile. Le design de l’appareil est quant à lui « compact » et « discret ».

Ces innovations seront à retrouver au Mondial du Bâtiment en novembre prochain.

Rose Colombel
Photos : ©Prod3