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Un 4e trimestre 2020 en hausse pour l’artisanat du bâtiment !

Publié le 20 janvier 2021

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Si l’activité, sur l’année 2020, s’est inscrite à la baisse pour l’artisanat du bâtiment (- 9%), le quatrième trimestre a permis au secteur de renouer avec la croissance. Un léger rebond de + 1,5%, portée par la construction neuve. Pour 2021, la Capeb pense à une progression de 5 à 6%, qui dépendra bien sûr du contexte sanitaire. Si le chemin semble encore long, les entreprises artisanales semblent, elles, prêtes à relever le défi. Les dispositifs MaPrimeRénov', CEE et l'expérimentation « RGE chantier par chantier » devraient soutenir le secteur.
Un 4e trimestre 2020 en hausse pour l’artisanat du bâtiment ! - Batiweb

L’heure de la reprise aurait-elle sonné pour l’artisanat du bâtiment ? C’est en tous cas ce que laisse penser les chiffres communiqués ce jour par la Capeb. Malgré une année 2020 « chaotique », les entreprises artisanales semblent avoir réussi à se relever. L’activité enregistre une croissance de + 1,5% au quatrième trimestre 2020 par rapport au 4T 2019. 

Alors oui, les entreprises ont bénéficié d’un effet de rattrapage. Mais la reprise n’est pas vraiment une surprise pour la Capeb qui souligne la capacité des TPE à s’adapter et à « rebondir ». Malgré un contexte « compliqué », l’entreprise artisanale « a joué son rôle citoyen et a répondu à la demande de particuliers pour pouvoir mener les chantiers ». 

La dynamique observée en fin d’année se doit aussi à la construction neuve dont l’activité a progressé de + 2,5% (contre 1% au trimestre précédent). Et ça, c’était « un petit peu inattendu ». « Ça s’est mieux passé au niveau des circuits administratifs », note Alain Chouguiat, Directeur des affaires économiques de la Capeb. Ajoutant que les conditions météorologiques ont également permis la poursuite des projets. 

Du côté de l’ancien, l’activité entretien-rénovation a également progressé (+ 1% contre 0% auparavant). « C’est très positif y compris pour l’emploi ». L’emploi d’ailleurs, c’est la « grande satisfaction de la Capeb », puisque 15 000 postes ont été créés en 2020, dont 12% en apprentissage. L’emploi dans l’artisanat du bâtiment a continué de progresser (+ 3,1% sur un an, soit + 22 700 emplois) s’établissant à 755 300 emplois. 

« Le confinement et le fait de travailler à la maison a fait réfléchir les particuliers sur leur habitat et sur le mieux habiter », souligne la Capeb. Les travaux d’Amélioration de Performance Énergétique du Logement sont toujours dans le vert (+ 0,5%), une évolution qui devrait se renforcer avec la montée en puissance de MaPrimeRénov. A la mi-décembre, l’Anah avait reçu 170 000 dossiers. « Ce sont plutôt des chantiers qui vont sortir au premier trimestre ». L’entretien-rénovation est un segment sur lequel la Capeb dit être très attentive. « C’est celui qui va nous permettre de maintenir une activité conforme à nos espérances en 2021 ». Si jusqu’à maintenant les gestes décidés par les ménages concernaient surtout le remplacement d’équipements, « l’anticipation » devrait regagner du terrain. L’ouverture de la prime aux ménages des 9e et 10e déciles devraient aussi permettre la montée en charge du programme. 

Du côté des métiers, la maçonnerie enregistre la croissance la plus dynamique (+ 2,5%). La couverture-plomberie-chauffage ainsi que la menuiserie-serrurerie progressent de + 1,5%. L’électricité (+ 1%) et l’aménagement-décoration-plâtrerie (+ 0,5%) connaissent une croissance plus modérée. 

Un niveau similaire à celui de 2017

Si l’activité a repris des couleurs en fin d’année, 2020 présente un résultat négatif de – 9%. La Capeb appelle à la vigilance, les autorisations et les permis de construire devraient baisser dans les prochains mois, pouvant ainsi freiner la progression du secteur. Le chiffre d’affaires 2020 s’élève à 71 milliards d’euros, contre 78 milliards en 2019 et 75 milliards d’euros en 2017. L’objectif visé pour 2021 est une croissance de 5 à 6%, une hausse qui « s'apparenterait plus à un rebond technique qu'à une véritable reprise de l'économie d'avant la crise du Covid », déclare Jean-Christophe Repon. Bien sûr, ce ne sont que des hypothèses, et non pas la formulation de prévisions, insiste la Capeb, le contexte sanitaire étant toujours très incertain. 

Soulignons que la trésorerie des entreprises artisanales reste fragile : 26% des professionnels font état d’une détérioration de leur situation au 4e trimestre (contre 18% au même trimestre l’année précédente) et seulement 4% note une amélioration. 43% déclarent un besoin supérieur de 10 000 euros, 20% évoquent une baisse des marges, contre 2% une hausse, soit un solde d’opinions de – 18 points (vs – 13 points au troisième trimestre). 

La Capeb rapporte 23 000 créations d’entreprises au 3e trimestre 2020 (+ 11,8%). Pour ce qui est des défaillances, elles s’élèvent à 1 800 au 3T, soit une baisse de – 36,1%. « C’est un chiffre qui peut, peut-être, tromper l’œil puisque les aides ont permis de geler un peu les défaillances », dit la Capeb précisant que 30% des entreprises du secteur ont utilisé le PGE. « Il est évident que l’arrêt des aides va impacter les défaillances et l’emploi, et laisse planer un doute et une fragilité dans le secteur ». 

Des initiatives pour booster les travaux

Comme évoqué plus haut, MaPrimeRénov permettra certainement d'intensifier la dynamique. Jean-Christophe Repon rappelle : « Notre but, c’est de donner de l’activité à nos artisans pour qu’ils soient en capacité de travailler, de facturer et de donner du service à leurs clients ». 

Le dispositif « RGE chantier par chantier » devrait aussi dynamiser le secteur, et ramener des artisans vers le RGE classique « en leur permettant de faire des chantiers dits témoins (...). Ils pourront structurer leur demande de RGE définitif. On a une grande vigilance sur la capacité qu’on aura à répondre à la rénovation des bâtiments publics, notamment avec des groupements d’entreprises artisanaux qui pourront, puisqu’on a déplafonné des marchés à 100 000 €, accéder aussi à ce marché-là qui était un peu éloigné du monde artisanal ». Ce qui permettra de créer « de la richesse, de l’emploi et de l’apprentissage ». 

Pour ce qui est du label RGE et sa simplification, le Président de la Capeb, rappelle que c’est l’un des combats menés par la fédération. « On espère encore faire évoluer le dispositif pour qu’il soit plus compréhensible pour les particuliers mais également plus accessible pour nos artisans ». La Capeb souhaite également une simplification du dispositif des CEE, un appel entendu par le Gouvernement qui s'est rapproché de la DITP pour que soit réalisé un rapport à ce sujet. Le document répond en grande partie aux attentes de la Capeb. La simplification devrait porter « sur les dossiers que rempliront les artisans avec une analyse d’expérience-artisan, d’expérience-client. L’idée est d’avoir quelque chose de très simple dans les dossiers et dans les procédures qu’ont les obligés. On essaye aussi de faire en sorte que les audits qui sont menés soient symétriques par rapport à ceux qu’on fait avec les organismes professionnels de qualification. C'est aussi de pouvoir donner des éléments pédagogiques pour pouvoir remplir les dossiers, bien diffuser l'information pour qu’il y ait une transparence d'information », détaille enfin la Capeb. 

Rose Colombel 
Photo de une : ©Adobe Stock

 

 

 

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