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Travaux Publics : 2015, « la pire année depuis 30 ans »

Publié le 05 novembre 2015

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Les chiffres sont alarmants : l’activité des travaux publics ne cessent de se replier, et la perspective d’une relance en 2016 semble n’être qu’une utopie. La baisse des dotations associée aux retards accumulés sur le démarrage de grands projets a eu raison du secteur qui s’attend à perdre 15 000 emplois en 2015 et à voir son activité chuter de 8%.
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2015 est une année noire pour les Travaux Publics. Bruno Cavagné, Président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) qualifie d’ailleurs 2015 comme « la pire année depuis 30 ans » et précise auprès de l’AFP qu’il y a eu « une accélération extrêmement forte des pertes d'emplois en 2015 ».

Septembre a été le 17e mois consécutif de baisse d’activité pour les entreprises des TP. Depuis 2008, l’activité du secteur s’est réduite d’un quart et 33 0000 emplois ont été détruits, précise la FNTP.

Pour 2015 les prévisions sont alarmantes puisque la Fédération s’attend à ce que 15 000 emplois se perdent et que l’activité chute de - 8%, c’est-à-dire davantage que l’an dernier.

La baisse des dotations paralyse le secteur

Les travaux publics dépendent à 70% d’une commande publique. La baisse des dotations aux collectivités locales à hauteur de 3,7 milliards d'euros prévue en 2016 n’est donc pas de bon augure pour le secteur qui souffre déjà de la conjoncture.

Déjà en 2014, les dotations avaient reculé de 1,5 milliard d’euros, ce qui fait de l'investissement local « le parent pauvre des budgets publics » estime M. Cavagné.

A fin juillet et sur douze mois cumulés, 269 défaillances d’entreprises ont été comptabilisées, soit 66% de plus que l’année précédente à la même période.

Dans les travaux publics, où huit entreprises sur dix comptent moins de 50 salariés, « les électriciens et l'industrie ferroviaire ont encore de l'activité », note M. Cavagné en précisant tout de même que ces entreprises ne représentent qu’une petite part du secteur ; les terrassiers et les canalisateurs étant les plus touchés par la crise.

« Tout le secteur des travaux publics subit un décrochage: les infrastructures ne sont plus entretenues, ce qui aura de lourdes conséquences sur l'activité économique et l'attractivité de notre pays », prédit M. Cavagné.

Les grands projets prennent du retard

La FNTP compte sur le plan de relance autoroutier pour maintenir l’activité du secteur l’an prochain mais juge que le budget de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf) n’est « toujours pas à la hauteur des annonces ». Les recettes estimées l’an prochain pour l’Afitf sont de 1,9 milliard d’euros, « 600 millions inférieurs au besoin de financement annuel minimum », déclare la FNTP.

Enfin, l'inquiétude de la Fédération se doit aussi aux retards de mise en œuvre de projets tels que le Grand Paris ou les futures lignes ferroviaires à grande vitesse.

R.C (Avec AFP)

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