C'est un sérieux revers pour la filière photovoltaïque Française. Photowatt, qui a annoncé au comité d'entreprise la suppression de 95 emplois sur 534, prévoit en outre un reclassement d'une centaine de salariés, notamment dans la production et le bureau d'études. « L'entreprise n'a jamais réussi à diminuer ses coûts de production, on pouvait donc s'attendre à ce genre de décisions », a commenté le délégué FO David Gimenez, interrogé par l'AFP. « On est confronté à une très grosse concurrence asiatique qui a un rendement bien supérieur au nôtre. Malheureusement, nous n'avons pas su investir », poursuit le délégué syndical.

Photowatt, dont le chiffre d'affaires a avoisiné les 149 millions d'euros sur l'exercice 2009-2010, a vu ses ventes reculer de 25% au premier semestre 2010-2011. Car l'entreprise subit également « une pression très forte sur les prix, qui a conduit à une chute de 45% des prix de vente depuis 2008 », a ajouté la direction, qui prévoit d'être à nouveau rentable en 2012.

La Chine imbattable

Selon l’Usine Nouvelle, Photowatt misait sur le polycristallin au sein de PV Alliance, super labo français destiné à remporter la bataille du rendement face à Sunpower ou Sanyo. « Nous sommes positionnés sur le silicium cristallin, et nous le resterons », indiquait René Desserrières, directeur activités systèmes chez Photowatt interrogé par l’Usine Nouvelle, qui comptait sur les baisses de coût à venir. Avec cet échec, le CEA perd l’un de ses deux poulains sur la course au polycristallin compétitif.

Fondée en 1979, Photowatt appartient au groupe canadien ATS qui emploie environ 2700 personnes dans le monde. Le groupe a enregistré en 2009-2010 un bénéfice de 12 millions de dollars canadiens (9 millions d'euros), divisé par quatre sur un an, et un chiffre d'affaires de 855 millions de dollars (643 millions d'euros).

Bruno Poulard (source AFP, Usine nouvelle)