Sika consolide son chiffre d'affaires grâce au rachat de MBCC
Le fabricant de colles, mortiers et produits d'étanchéité pour le bâtiment Sika a enregistré un chiffre d'affaires de 8,4 milliards de francs suisses (8,9 milliards d'euros) au cours de la période allant de janvier à fin septembre 2023, en augmentation de +5 % en francs suisses et de + 12 % en monnaies locales par rapport à la même période l'an dernier.
Cette croissance a été rendue possible grâce au rachat de MBCC, finalisée en mai pour un montant de 5,5 milliards de francs suisses.
Grâce à cette intégration, Sika prévoit d'atteindre entre 180 et 200 millions de francs suisses de synergies annuelles. Bien que les coûts d'acquisition et d'intégration soient évalués à 230 millions de francs suisses, avec 200 millions devant être comptabilisés fin 2023, cette opération devrait permettre à Sika de renforcer sa position sur le marché.
Avant l'acquisition de MBCC, Sika avait racheté l'entreprise française Parex, qui avait doublé la taille de ses activités de mortiers.
Une inspection des autorités européennes en cours
Malgré un bénéfice net en baisse de 16,9 % par rapport à la même période de l'année précédente, Sika a confirmé son objectif de ventes pour 2023, visant une croissance en monnaies locales de plus de 15 %. En octobre, lors d'une journée pour les investisseurs, l'entreprise a également relevé ses objectifs de croissance à moyen terme, visant une augmentation de ses ventes de 6 à 9 %, contre 6 à 8 % précédemment.
« Les marchés du bâtiment deviennent de plus en plus difficiles en raison d'une combinaison toxique de coûts élevés dans la construction et d'une hausse des coûts de financements, mais Sika continue de croître grâce à sa stratégie active de consolidation », a réagi Bernd Pomrehn, analyste chez Vontobel, dans un commentaire boursier.
Ces résultats sont « quelque peu obscurcis » par les récentes inspections des autorités européennes de la concurrence chez des groupes de chimie pour les matériaux de construction, a toutefois souligné Emrah Basic, analyste chez Baader Helvea. La Commission européenne a annoncé ces inspections sans nommer les entreprises concernées, mais Sika a confirmé que certains de ses locaux avaient été visités.
L'analyste de Baader Helvea note cependant que Sika « n’a jamais été impliqué » par le passé lorsque des enquêtes ont été menées dans le secteur. « Pour l'instant, il est difficile de tirer des conclusions », reconnait Emrah Basic dans un commentaire boursier, qui estime que cette question pourrait toutefois peser sur le titre jusqu'à ce que la situation soit clarifiée.
Marie Gérald (Avec l'AFP)
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