D’ici quelques jours, les propriétaires bailleurs devront impérativement fournir un état des équipements électriques d’un bien loué, conformément au décret n°2016-1105 du 11 août 2016. Ne concernant, dans un premier, que les logements collectifs dont le permis de construire a été délivré avant 1975, cette mesure sera étendue à toutes les habitations dès le 1er juillet 2018. Une initiative saluée par le GRESEL (Groupe de réflexion sur la sécurité électrique dans le logement).

« Le diagnostic électrique obligatoire est un outil très important pour sensibiliser propriétaires et locataires aux risques électriques. En effet, il incitera les bailleurs à déclencher rapidement les travaux nécessaires à la mise en sécurité de tous les logements », note Stéphane Pavlovic, porte-parole de l’organisation.

Un sentiment de sécurité, mais…

Un enthousiasme qui ne semble cependant pas au goût de tous, de nombreux propriétaires considérant ce dispositif comme une nouvelle contrainte. Pourtant, au vu des résultats d’une étude menée par le GRESEL, le diagnostic de l’installation électrique s’impose comme une réelle nécessité au service de la sécurité de tous.

En effet, selon un sondage réalisé par l’Institut YouGov en mai dernier, « 9 Français sur 10 ont confiance dans leur installation électrique, qu’ils soient propriétaires ou locataires ». La réalité est toute autre, et beaucoup plus inquiétante : « deux tiers des installations électriques datant de plus de quinze ans présentent des points d’insécurité ».

« Ce décalage entre le sentiment de sécurité des Français et la réalité est avant tout lié à leur méconnaissance des dangers que présentent les installations électriques anciennes et obsolètes », explique le GRESEL. « Qu’ils ne connaissent pas l’âge de leur installation – comme 1 Français sur 5, et même 1 locataire sur 3 – ou qu’ils jugent leur installation ancienne, voire très ancienne – cela n’affecte pas leur sentiment de sécurité dans leur logement. »

Par ailleurs, de nombreux points de sécurité restent méconnus de la population. L’étude révèle ainsi que les Français ne sont pas alertés en cas d’absence de dispositif différentiel à haute sensibilité 30 mA au tableau électrique. De même, la présence de prises sans broche de terre et de fusibles, plutôt que de disjoncteurs, au tableau électrique ne semble pas poser problème.

Une situation d’autant plus problématique que 50 000 incendies d’habitation de source électrique sont recensés chaque année en France.

F.C
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