Salaire des cadres : le BTP enregistre +2,6 % en 2023
En 2023, la croissance des salaires des cadres est plus forte que celle de 2022 (+2 %). « Face à une inflation hors-norme, les entreprises ont mis la main à la poche », relève le cabinet de recrutement Expectra dans son 21ème baromètre, évoquant une progression de +4,1 % en moyenne en 2023, tous secteurs confondus. Soit une évolution de +14,8 % sur cinq ans.
Des chiffres légèrement au-dessus des hausses salariales globales - cadres et employés, techniciens et agents de maîtrise (ETAM) -, observant +3,6 % sur un an, pour une augmentation de +13,1 % en 5 ans.
À l’échelle territoriale, la région PACA retient la plus forte augmentation des salaires (+4,2 %), « tirée par les métiers de l’ingénierie et du digital », comparé au Nord, où la croissance est la plus basse (+2,4 %).
Le secteur du BTP moins bien lôti que d’autres
Certains secteurs et métiers revalorisent davantage les cadres que d’autres au niveau salarial. On pense notamment au secteur de l'informatique et des télécoms (+4,4 %), et à la fonction d'administrateur de systèmes d’information (SI) (+9,5%).
On ne peut pas en dire autant pour les cadres du BTP. Le secteur reste dernier du classement, avec +2,6 % d’augmentation salariale. Le niveau stagne par rapport à celui de 2022 (+2,7 % de revalorisation salariale).
Les opportunités de la rénovation énergétique et les grands projets des JO de Paris 2024 ont contribué à cette augmentation des salaires en 2023. Cependant, « les employeurs sont tiraillés entre augmenter les salaires et mettre en péril la rentabilité de l’entreprise », est-il analysé dans le baromètre d’Expectra. « Néanmoins, les projets foisonnent et amènent les métiers d’études et d’encadrement de chantiers à connaître de belles dynamiques. Certains profils sont ainsi particulièrement recherchés et tirent leur épingle du jeu. C’est le cas de l’ingénieur BTP, qui voit sa rémunération progresser de 6 % », nuance le cabinet de recrutement.
Pour retenir les cadres, le salaire ne suffit plus
Pour autant, « un cadre sur deux estime que les augmentations accordées par les entreprises ne sont pas en adéquation avec l’augmentation générale du coût de la vie. Ils sont par ailleurs 34 % à considérer que leur rémunération n’est pas concordante avec leur charge de travail », lit-on dans le baromètre.
Mais, comme évoqué dans le baromètre de 2022, Expectra soulève que « la pandémie a profondément changé le rapport au travail. Les entreprises sont invitées à remettre en question leurs schémas traditionnels et ce, de façon constante. Les cycles de vie en entreprise se raccourcissent et les employeurs sont plus que jamais à la recherche de la bonne formule pour fidéliser les talents : le salaire reste clé, mais il ne suffit plus», commente Khaled Aboulaich, directeur général d’Expectra.
Chose qui se confirme avec ces chiffres : 30 % des cadres souhaitent progresser dans la hiérarchie, 28 % réclament de la reconnaissance, 28 % veulent une organisation plus souple du travail, tandis que 26 % demandent un meilleur équilibre entre travail et vie personnelle. Autre donnée surprenante : « 38 % des répondants aspirent à maintenir un niveau de stress et de responsabilité bas ».
Cela ouvre la voie à d’autres formes d’organisation du travail (à distance, semaine de 4 jours), de collaboration (freelancing, intérim, travail à temps partagé, CDD, intrapreneuriat, congés d’exploration,....), ou de rémunération (avantages en nature, etc.)
Virginie Kroun
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