Saint-Gobain supprime 6.000 emplois... la France est épargnée
"Sur l'ensemble du semestre, le marché de la construction résidentielle a continué à reculer aux Etats-Unis, et a globalement bien résisté en Europe Occidentale, malgré la forte baisse, au second trimestre, des marchés britannique et espagnol", a déclaré la direction du groupe. La consommation des ménages, la production et l'investissement industriel ont continué à témoigner, tant aux Etats-Unis qu'en Europe, d'une bonne résistance. Enfin, pour l'ensemble des métiers du groupe, l'activité est restée très dynamique en Asie et dans les pays émergents, avec une croissance interne de 11,7%.
Toutefois, cette apparente bonne résistance n'a pu empêcher des mesures draconiennes pour Saint-Gobain. Celui-ci explique ainsi que "compte tenu de la dégradation progressive de l'environnement économique international depuis l'été 2007, le Groupe a amplifié les programmes de réductions de coûts engagés depuis le second semestre 2006 aux Etats-Unis et depuis fin 2007 dans certains pays européens". Au total, ces programmes conduisent donc à des réductions d'effectifs supplémentaires de 6.000 personnes en année pleine, dont 4.000 en 2008. Des suppressions d'emplois destinées à dégager une économie de 435 millions d'euros, dont 300 millions d'euros en 2008 ; "la majeure partie de ces gains étant liée à des programmes d'adaptation à la conjoncture".
Pas d'amélioration au second semestre
"Cela concerne les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Espagne", a indiqué le directeur général du groupe, Pierre-André de Chalendar, au cours d'une conférence de presse où il a également évoqué la fermeture en France de quelques magasins Point P. Pour le second semestre, Saint-Gobain n'attend pas d'amélioration de l'économie américaine, ni du marché de la construction en Europe Occidentale (notamment Royaume-Uni et Espagne). De plus, l'inflation du coût des matières premières et de l'énergie devrait selon lui se poursuivre.
Dans ce contexte, et en dépit d'une forte croissance en Asie, le groupe a ajusté ses objectifs pour l'ensemble de l'année 2008, et vise désormais le maintien à un haut niveau, proche de celui de 2007, du résultat d'exploitation et du résultat net courant.
Laurent Perrin