Saint-Gobain : la construction neuve devrait continuer à souffrir en 2024
Le géant des matériaux de construction Saint-Gobain a annoncé une baisse de 11 % de son bénéfice net en 2023 par rapport à l'année précédente. Cette diminution est principalement attribuée à une chute drastique de 23 % du chiffre d'affaires en Europe du Nord, une région durement touchée par une crise dans le secteur de la construction neuve et de l'immobilier.
L'entreprise a réalisé un bénéfice net de 2,67 milliards d'euros en 2023, malgré un recul de 6,4 % de son chiffre d'affaires, s'élevant à 47,94 milliards d'euros. Cette performance a été soulignée par le groupe, mettant en avant une marge d'exploitation « record » atteignant 11 %, en progression dans toutes les régions où il opère.
Une réorganisation du groupe par pays
Selon les prévisions pour l'année 2024, Saint-Gobain s'attend à un marché en repli, notamment dans le secteur de la construction neuve en Europe, qui devrait demeurer difficile. Cependant, le marché de la rénovation est susceptible de mieux résister, comme l'a souligné Benoit Bazin, directeur général du groupe, qui deviendra PDG en juin prochain.
« Dans un environnement géopolitique et macroéconomique qui reste difficile, Saint-Gobain a montré en 2023 l'efficacité et la pertinence de ses choix stratégiques », a déclaré ce dernier. Il met notamment en avant la réorganisation du groupe par pays, la création d'un pôle « chimie de la construction » à travers des acquisitions dans des pays à forte croissance en Amérique du Nord et en Asie, ainsi que les performances environnementales du groupe, avec le déploiement de solutions de construction à faible empreinte carbone.
« Même en réduisant nos émissions de CO2, nous pouvons réaliser une croissance rentable », a souligné M. Bazin, faisant référence à la baisse de 34 % des émissions opérationnelles de CO2 du groupe (scope 1 et 2, n'incluant pas les émissions indirectes) en 2023 par rapport à 2017.
En ce qui concerne les perspectives pour 2024, le groupe reste optimiste et envisage pour la quatrième année consécutive « un taux de marge d'exploitation à deux chiffres », a ajouté M. Bazin.
Marie Gérald (avec AFP)
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