Retour d'expérience d’un entrepreneur en menuiserie sur Rivalis
Il y a trois ans, José Da Costa fonde TMJ, à Cély (77), par laquelle il commercialise des menuiseries extérieures. À mesure que le chiffre d’affaires croit, TMJ s’est transformée en SARL, rebaptisée TMJA. Le chef d’entreprise a ensuite « recrée une deuxième société qui s’appelle Lusopose Habitat. Elle assure la pose de mes clients sur TMJA », explique-t-il.
Or, « entre le chiffre d’affaires qui a augmenté puis les besoins, les tâches qui arrivent avec, du coup je me suis fait épauler, seconder », ajoute José Da Costa, avant de préciser : « J’ai été directeur de magasin pendant 17 ans. Du coup, je connais la gestion, le recrutement, mais tout seul ça n'est pas possible ».
C’est pour cette raison que l’entrepreneur fait appel, depuis deux ans et demi, aux services de Catherine Vanneville, conseillère du réseau Rivalis.
Retours d’un poseur en menuiserie sur les logiciels de facturation HenrriDès le début de sa collaboration avec Rivalis, José Da Costa utilisait Henrri pour chiffrer et gérer ses clients, créer des devis, des factures… « Sauf que dans la menuiserie extérieure, surtout quand on est passé en SARL, on a eu des logiciels professionnels », se rappelle-t-il. Par logiciel professionnels, l’entrepreneur entend plus centrés menuiserie, comme l’outil ProDevis qu’il utilise. « Henrri c’est vraiment très très bien il m’a beaucoup aidé à l’époque, mais aujourd’hui, il va avoir ses limites dans la menuiserie extérieure. Aujourd’hui, je travaille avec mes fournisseurs, je saisis les prix d’achat sur mon logiciel ProDevis, et quand je clique sur une fenêtre avec telle ou telle option, le chiffrage ressort automatiquement », nous détaille-t-il. |
L’apprentissage, une voie complexe à privilégier pour une TPE
Les tâches sur lesquelles Catherine l'accompagne sont essentiellement administratives : affichages réglementaires, gestion d’emploi du temps, ou bien le recrutement.
Il faut dire que José Da Costa recherche différent profils, notamment pour son entreprise Lusopose : un nouveau poseur, un commercial indépendant voire un assistant commercial. Après discussion avec sa conseillère, l’entrepreneur envisage sûrement de recruter en apprentissage sur le dernier poste évoqué.
« Pour la partie technique, non, cela crée des contraintes », estime-t-il. Pourquoi ? Un problème d’harmonie entre l’emploi du temps en alternance et d’un professionnel à temps plein.
« Parfois ils partent le matin il est 7h, ils rentrent le soir il est 19h. Un apprenti, on ne peut pas lui faire faire 12h par jour quand il faut le faire. Pour la gestion des plannings ce n’est pas évident, quand on a une équipe de deux ou deux équipes de deux sur des chantiers, on sait que ça peut avancer. Quand il y en a un qui n’est pas là trois jours par semaine, une semaine sur deux, ou en examen, ça reste plus compliqué », développe José Da Costa.
La qualification RGE, des dossiers complexes à constituer
D’autant que Lusopose tend à développer son propre pôle habitat, afin de compléter son activité menuiserie extérieure, par de l’isolation intérieure et extérieure et des installations PAC et photovoltaïque, pour le neuf comme la rénovation.
Sauf que pour réaliser de tels travaux, José Da Costa doit obtenir la qualification Reconnu Garant de l'Environnement (RGE), derrière laquelle se cachent « des dossiers Qualibat qui sont plutôt assez lourds à constituer, qui prennent du temps, et puis ça n’est pas mon métier », estime-t-il.
D’ailleurs « je n’ai jamais eu la qualification RGE, je n’ai pas voulu la passer parce qu’effectivement c’est devenu une contrainte », nous explique-t-il, avant de préciser : « Pour moi, c’est aussi une escroquerie, parce qu’aujourd’hui on peut avoir cette qualification juste en payant. Ensuite, en théorie, ils devraient vérifier votre chantier. Mais une fois que le chantier est fait, on peut pas vérifier ce qui se passe derrière, comment ça a été posé. Donc après c’est juste à l’appréciation du client. Pour moi, ça n'est pas cela qui va prouver que l’entreprise est sérieuse et a vraiment bien fait ce qu’il fallait ».
Il abonde : « Effectivement, il y a des aides de l’État. On a eu parfois 30 % de crédit d’impôt, ensuite 15 %, mais aujourd’hui ça diminue. Pour la menuiserie extérieure, je pourrais continuer encore comme ça sans la qualification RGE. Sauf que comme on a le projet de faire le pôle habitat, où il y a l’isolation par intérieur, par l’extérieur, par la toiture, quand on fait les cumuls de toutes, les aides commencent à être conséquentes et aujourd’hui on ne peut pas vendre de l’isolation par l’extérieur si on n’est pas RGE ».
Les trésoreries à concilier avec les pénuries
Autre aléa du quotidien de José Da Costa sur lequel intervient Rivalis : les pénuries de matières premières. Entre la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, les tensions en approvisionnement se maintiennent et impactent les petites structures du BTP. Confronté à des problèmes de stocks de bois et d’aluminium, José Da Costa peine à maintenir ses délais de chantiers, ce qui lui fait rater des ventes, donc provoque des problèmes de trésoreries.
Catherine Vanneville l’a déjà aidé à constituer des dossiers pour la banque, afin de maintenir ses finances à flot. « C’est aussi pour ça que je veux étendre mes services et mes prestations à tout ce qui est énergie renouvelable, pour pouvoir toucher un peu plus de clientèle. Aujourd’hui on a des délais de six à huit mois pour avoir de la marchandise. Entre-deux on va pouvoir faire quelque chose », nous raconte l’’entrepreneur.
L’intéressé reconnaît également que le prêt garanti par l'État (PGE) et d’autres aides étatiques pour soutenir les petites entreprises pendant la pandémie, lui ont permis de mener sereinement ses affaires. Maintenant, José Da Costa pense que pour aider les petites structures, l’État devrait « baisser un peu les charges, qu’on puisse augmenter un petit peu plus les salaires et valoriser nos métiers qui ne sont pas faciles ».
« Aujourd’hui poser de la menuiserie, ça pèse lourd, c’est contraignant, ce n’est pas des heures de chantier comme ceux de 8h à 16h. Il faut qu’on soit sur le premier chantier à 8h et on part souvent à 19h. Et quand la première fenêtre n’est pas posée, et bien on reste parce qu’on ne va pas laisser un trou béant chez les clients », justifie-t-il.
Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock