Rénovation énergétique : 40 % des entreprises souhaitent monter en compétences
Une étude de l'Observatoire des métiers du BTP, lancée en 2022 et réalisée par le cabinet TBC innovations, révèle les contours de l'activité d'entretien-rénovation des entreprises du bâtiment pour l'année 2022. Estimée à 95 milliards d'euros, cette activité englobe diverses facettes, dont 25 % (soit 23,8 milliards) pour la rénovation énergétique et 2,4 % (soit 2,3 milliards) pour l'adaptation des logements au vieillissement de la population.
L'enquête s’est concentrée sur les entreprises ayant une partie de leur activité consacrée à l'entretien-rénovation. Parmi elles, seuls 3 % des entreprises se consacrent entièrement aux chantiers de rénovation énergétique, alors que 35 % font appel à des confrères pour des chantiers d'entretien-rénovation et d'adaptation des logements, un pourcentage qui grimpe à 44 % pour les entreprises réalisant des rénovations énergétiques ou des chantiers de rénovation globale.
Toutefois, environ deux tiers des entreprises interviennent principalement sur des chantiers de rénovation par geste.
La sous-traitance, un mode de collaboration privilégiée
L'étude démontre que la sous-traitance est le mode de collaboration privilégié (85 % des entreprises y ont recours). La co-traitance informelle mobilise 15 % des entreprises, tandis que 14 % utilisent le groupement momentané d'entreprises conjointes et 3 % le groupement momentané d'entreprises solidaires.
Lorsque les entreprises se concentrent davantage sur la rénovation énergétique, elles sont près de 75 % à collaborer avec d'autres pour acquérir des compétences complémentaires. Cependant, presque la moitié des entreprises qui ne collaborent pas estiment que cela n'est pas nécessaire, tandis qu'un tiers exprime simplement ne pas souhaiter le faire.
Par ailleurs, 40 % des entreprises souhaitent progresser sur des compétences techniques ou dites « cœur de métier », comme l'installation d’équipements. « Il s’agit du premier besoin de montée en compétences », note l'étude.
Si près de 39 % des entreprises sondées accordent une importance aux attentes des clients, la majorité d'entre elles ne perçoivent pas cette dimension comme une priorité en matière de formation, à l'exception des dispositifs d'aides financières. Ces dernières estiment que les évolutions susceptibles d'impacter leurs activités sont davantage liées aux nouvelles réglementations, aux avancées technologiques et à l'utilisation de matériaux à faible empreinte carbone ou recyclés.
Encourager l'apprentissage pour assurer la transmission des connaissances
D’après l'Observatoire des métiers du BTP, les évolutions des compétences sont multiples et s'articulent autour de différents axes dont la montée en compétences sur l'installation d'équipements thermiques et/ou photovoltaïques, la prise en compte des échanges thermiques et acoustiques d’un bâtiment, ou encore le développement de solutions de préfabrication (hors-site).
Pour soutenir au mieux le développement des activités d'entretien-rénovation et de rénovation énergétique, l'étude propose plusieurs recommandations, dont la formation des professionnels du bâtiment sur les compétences techniques spécifiques à ces domaines et favoriser les formations au travail collaboratif.
Par ailleurs, elle préconise de renforcer les compétences liées à la relation client et à la communication, en les adaptant aux particularités du secteur. Elle recommande également d’identifier des thèmes prioritaires et d'intégrer ces compétences dans les plans de développement, puis elle encourage l'apprentissage pour assurer la transmission des connaissances et des compétences.
Marie Gérald
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