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Rénovation du phare de Tévennec : la fin d'un chantier exceptionnel

Publié le 11 septembre 2023

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Le phare de Tévennec, souvent qualifié de « maudit » ou « hanté », renaît de ses cendres après une rénovation de cinq mois, sur un chantier hors du commun.
Rénovation du phare de Tévennec : la fin d'un chantier exceptionnel - Batiweb

Le projet de rénovation, qui a débuté en avril, s'est avéré être un véritable défi compte tenu des conditions hostiles qui caractérisent cette région.

Sandrine Rolland, directrice des Ateliers DLB, a souligné que ce chantier était « exceptionnel dans la mesure où son environnement est très particulier ». Jean-Charles Caraes, conducteur des travaux pour les Ateliers DLB, a quant à lui, décrit l'environnement du phare comme « à la fois dur mais beau ».

Le phare de Tévennec est la seule maison-phare construite en pleine mer, entre la pointe du Raz et l'île de Sein, à l'extrémité occidentale de la Bretagne. Mis en service en 1875, l'accès à Tévennec reste extrêmement difficile, car il n'y a pas de quais pour accoster. « Il n’y a aucun accès possible sur des quais. On ne peut pas s’amarrer à Tévennec. On y saute, on saute sur le rocher et donc le matériel passe exclusivement par hélico », a raconté le conducteur de travaux. 

Des conditions difficiles 

 

Avant de commencer la rénovation proprement dite, les échafaudeurs et charpentiers ont dû construire une plateforme solidement arrimée au rocher pour faciliter le transport des hommes et du matériel par hélicoptère. De plus, une « base vie » de 15 mètres carrés a été montée sur l'îlot pour abriter quatre personnes. Elle comprenait une cuisine, une douche et des toilettes, permettant aux charpentiers de rester sur place pendant la semaine de travail.

Les conditions de mer étaient parfois si difficiles que les charpentiers devaient renoncer à débarquer plusieurs fois. Une fois sur l'îlot, ils restaient plusieurs jours d'affilée, se comportant presque comme les gardiens de phare d'antan, à la différence qu'ils ne passaient pas le week-end sur place.

Xavier Jacquillet, l'un des charpentiers, a raconté : « Les premières fois que je suis rentré sur le continent, les copains m'ont dit : « Mais tu es sur Tévennec, le phare maudit. Comment ça se passe alors ? ». Je leur ai dit : « Moi, pour l'instant le maudit, je ne l'ai pas encore bien vu, je ne l'ai pas senti. » Mais effectivement, c'est un caillou, où on a un bruit incessant. C'est peut-être ça qui dérangeait certaines personnes... d'avoir tout le temps du bruit ». 

La rénovation du phare de Tévennec a nécessité le remplacement de la toiture, de la charpente et des planchers pour lutter contre les assauts constants de la houle. Ce projet a été financé à hauteur de plus de 600 000 euros par le fonds d'intervention maritime, créé par le ministère de la Mer.

Dans les années à venir, d'autres travaux sont prévus, notamment le remplacement des menuiseries, la rénovation de la lanterne et de son soubassement, ainsi que des travaux de maçonnerie et de ravalement, tous réalisés par le service des Phares et balises de la Direction interrégionale de la mer Nord Atlantique - Manche ouest.

 

Marie Gérald (Avec AFP)

Photo de une : © Christophe Beyssier/Phares et balises

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