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René Pallincourt (FNAIM) : « une année 2012 dégradée par rapport à 2011, année des records »

Publié le 03 janvier 2012

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L’activité immobilière du marché de l'ancien s’est à nouveau établie à un niveau record en 2011 avec déjà 832 000 opérations. Mais les parcours résidentiels pourraient se gripper en 2012 depuis la disparition du PTZ+, avec les conséquences négatives de la réforme des plus-values immobilières. René Pallincourt, président de la FNAIM, répond aux questions de Batiweb sur ces sujets.
René Pallincourt (FNAIM) : « une année 2012 dégradée par rapport à 2011, année des records » - Batiweb

Batiweb : Année 2011 record. Et l'année 2012, elle s'annonce comment pour le marché ancien de l'immobilier ?

René Pallincourt : Lors de l'année 2011, nous avons retrouvé les mêmes niveaux de prix de logement ancien qu'en 2007 (après une baisse de 9% jusqu'en 2010). Mais entre-temps les taux de crédit ont baissé, avec pour effet de solvabiser à nouveau la clientèle. En 2012, nous prévoyons une bonne résistance des prix par rapport à la raréfaction de l'offre qui devrait maintenir les prix à un bon niveau. Mais pour autant, cette pression de la demande ne devrait pas venir compenser les baisses consécutives, notamment dues à la suppression du prêt à taux zéro, de la réforme sur les plus-values, de la période de latence qui précède des élections, des problèmes liés à l'emploi... Tous ces facteur négatifs laissent supposer une année dégradée par rapport à l'année 2011, qui était une année de tous les records.

Avec 832 000 transactions, au cours des 12 derniers mois, on est sur un niveau d'activité qui est même supérieur à l'année 2007, une excellente année. Si on arrive à 700 000 transactions en 2012, ce qui paraît être un bon chiffre, ce n'est pas un drame. En 2008 nous étions juste en-dessous de 500 000 transactions. Mais le marché va intégrer les secousses du plan de rigueur.

Les logements anciens ne sont plus finançables par un PTZ+ pour les primo-accédants. Un marché qui va souffrir en 2012 ?

Le marché des primo-accédants va être très lourdement impacté à cause de la suppression du ptz+ sur l'ancien. Je ne peux pas vous dire combien de primo-accédant vont sortir du marché, mais aujourd'hui, les tranches les plus basses du ptz+ vont voir leur taux d'effort augmenter de 10 à 15%. On sait qu'en 2011, ce sont 300 000 ménages qui ont bénéficié du Prêt à taux zéro plus : si vous en prenez 10% ça fait déjà 30 000, vous en prenez 20%, ça fait déjà 60 000 etc.... Le marché national va être durement impacté par la suppression du ptz+, de la même façon que par la réforme des plus-values. Deux éléments importants qui vont se répercuter sur le marché.

Une proposition socialiste souhaite des loyers libres, qui seraient bloqués dans les villes du pays dont le marché est tendu et où on enregistre des augmentations fortes. Une bonne idée ?

Sincèrement je ne pense pas que ce soit une mesure astucieuse. Le marché n'a pas besoin de réglementation, je suis un libéral. Le marché de la location est un marché qui doit se réguler seul. Aujourd'hui il n'y pas d'augmentation du prix des loyers, donc la question ne se pose même pas. L'IRL (l'indice de référence des loyers : ndlr) évolue très lentement et les loyers pour la location dans la plupart des régions de France sont à la baisse. Pour autant, légiférer pour contraindre les propriétaires à des niveaux de loyers n'est pas une bonne chose. Ce n'est pas ça qui va corriger le marché.

Les conditions d'accès au crédit immobilier tendent à être de plus en plus strictes. Quelles sont les prévisions pour 2012 ?

Dans nos prévisions, nous avons accepté une augmentation des taux de 100 points de base, c'est à dire une hausse de 1%. On est aujourd'hui à 4,80%, et on s'est mis au niveau de 2008, qui était 5,80%. Mais je ne pense pas que les taux d'intérêt des banques augmentent. Par contre, il va y avoir un durcissement d'octroi du crédit justifié par cette tendance à la baisse des prix qui a déjà commencé au 4e trimestre. On a déjà enregistré une baisse des prix en fin d'année. En Provence, on est sur une tendance à la baisse qui devrait se prolonger en 2012. A Paris les baisses sont plus marquées, les prix avaient augmenté beaucoup plus qu'ailleurs.

Propos recueillis par Bruno Poulard

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