Recrutements toujours dynamiques dans le BTP malgré une pénurie sur certains postes
Pour autant, si « 2018 est une année de confirmation de cet élan », selon le spécialiste du recrutement, le bilan relaté par le document a de quoi inquiéter les professionnels de la construction. Comme le résume PageGroup, la demande de main d’œuvre a beau se maintenir à des niveaux élevés, l’offre, elle, ne suit pas.
En particulier, les cadres, dont les entreprises du BTP sont très friandes pour leur expertise et « leur capacité à embrasser une vision globale de leur fonction », sont de plus en plus rares. Un problème d’autant plus gênant que certains postes décisifs font face à une véritable pénurie, aussi bien des candidats seniors que juniors.
Moins de candidats, plus de besoins
Par là même, ce sont les salaires qui subissent une inflation pénalisant avant tout les artisans et TPE/PME, pour qui il est difficile de s’aligner avec les propositions des grands groupes de construction. Pour illustrer ce propos, PageGroup rappelle notamment que trois métiers d’avenir, entre autres, sont mis à mal en ce moment.Responsable du bon déroulement d’un chantier, un conducteur de travaux débutant peut réclamer un salaire de 30 à 35 k€/an (contre 28 à 32 k€/an l’année dernière). Pour un cadre confirmé, ce montant peut aller jusqu’à 50 k€/an (soit 10 k€ de plus qu’en 2017). Constats similaires pour l’ingénieur études de prix, où le salaire moyen d’un débutant peut s’élever à 40 k€/an (après 35 k€/an), et même jusqu’à 60 k€/an pour un confirmé (après 55 k€/an). Un jeune diplômé souhaitant devenir ingénieur méthodes, enfin, est en mesure de toucher 34 à 38 k€/an aujourd’hui, contre 30 à 35 k€/an en 2017.
Selon les estimations de PageGroup, les trois postes les plus recherchés en 2019 seront principal travaux (dont le salaire a, là encore, augmenté par rapport à l’année dernière), chef de projet CVC/PLB et ingénieur en bureau d’études. « Les grands travaux et autres grands projets d’infrastructures liés au Grand Paris, aux Jeux olympiques de 2024 ou encore la bonne orientation des programmes de logements neufs offrent (…) un contexte de marché très favorable et des perspectives d’emploi très bonnes avec des salaires attractifs », estime Frédéric Rei, directeur senior chez Page Personnel.
Dans l’immobilier, des promotions plutôt que des recrutements Allant de pair avec le BTP, le secteur de l’immobilier était, lui aussi, en grande forme en 2017 et 2018. L’Étude de Rémunérations PageGroup laisse entrevoir un redoutable mercato qui touche surtout les développeurs, ainsi que les métiers du montage et de la commercialisation, avec une certaine appétence pour les jeunes professionnels (deux à quatre ans d’expérience). Point positif pour les acteurs concernés : les entreprises du marché ont davantage tendance à promouvoir la main d’œuvre dont elles disposent. Certainement un moyen de pallier les difficultés de recrutement qui ont touché 68% des dirigeants du secteur en 2017. |
F.C
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