Qualitel publie son premier Baromètre sur la qualité de vie dans le logement
S’appuyant sur une enquête menée auprès de 2 700 particuliers, les résultats sont centralisés dans un rapport plus pertinent que jamais titré « Les Français notent leur logement ». Si certains indicateurs sont particulièrement positifs, d’autres, en revanche, témoignent clairement des inégalités face à la qualité de l’habitat.
Un indice de qualité convenable malgré des disparités importantes
Grande nouveauté de ce baromètre, Qualitel propose aux ménages de noter leur logement en se basant sur 15 critères, dont l’isolation acoustique, la sécurité, la ventilation, le niveau d’humidité, le confort thermique, l’adaptation aux personnes handicapées, etc.Ces derniers permettent d’établir un Qualiscore, qui consiste en une note sur 10 attribuée aux biens immobiliers. Pour cette édition 2017, ce chiffre s’établit à 6,7/10. Bien, mais encore insuffisant pour les représentants de l’organisme.
Surtout, le Qualiscore cache de grandes disparités entre les Français, qui sont davantage satisfaits de leurs logements lorsqu’ils en sont propriétaires (7,2/10, contre 5,9 pour les locataires). Les ménages vivant dans une maison sont également plus heureux qu’en appartement (7 contre 6,2), de même que pour ceux qui habitent à la campagne plutôt qu’en ville (7,1 contre 6,2 à Paris intra-muros).
Parmis les autres indicateurs, Qualitel révèle notamment que les Français disposant d’un logement spacieux en sont plus satisfaits que les autres (Qualiscore de 7,5/10). La proximité avec la nature est également un critère important (7,3/10), de même que le fait de ne pas habiter seul (7/10).
« Mais les champions toutes catégories pour la qualité perçue du logement sont les Français qui occupent un logement récent (moins de 10 ans) », qui attribuent un Qualiscore de 7,6 d’après le Baromètre. « On voit (…) que les logements construits entre 1900 et 1980 souffrent d’un déficit qualitatif qui est clairement ressenti par les Français », analyse Bertrand Delcambre, président de l’association.
« Cela engendre des nuisances très concrètes dans leur vie quotidienne et cela pose clairement la question de la rénovation, pas uniquement énergétique, du parc de logements anciens. Celle-ci devient une priorité nationale. Elle constitue un enjeu fondamental en termes de qualité de vie des Français bien sûr, mais aussi d’activité économique et de progrès environnemental », poursuit-il.
Des taux d’insatisfaction trop élevés pour certains critères
Et la réhabilitation des logements anciens semble, de facto, une nécessité bien réelle ! Le Baromètre Qualitel-Ipsos présente en effet « cinq plaies du logement » qui ont un impact direct sur la qualité de vie des ménages.En tête, le confort thermique enregistre un taux d’insatisfaction de 32%, principalement ressenti par les habitants d’appartements (41%) que de maisons (26%). 58% des Français se plaignent d’avoir trop chaud, et 47% d’avoir trop froid.
Avec un taux d’insatisfaction qui culmine également à 32%, la consommation énergétique arrive ex æquo avec le critère de confort thermique. Surtout, Qualitel note que le chauffage individuel électrique, qui est pourtant le plus utilisé, est aussi « celui qui génère le plus d’insatisfaction » (37%, contre 33% pour le chauffage au gaz ou fuel et 31% pour le collectif). Là encore, les logements récents sont moins concernés (24%) que les anciens (39%).
Autre critère pointé du doigt par les sondés, l’isolation acoustique récolte un taux d’insatisfaction de 30%. En effet, les Français sont nombreux à déplorer des bruits de voisinage, et c’est d’autant plus vrai dans les studios (31%) que dans les appartements ou les maisons (21% et 7%). Qualitel ajoute que « 42% des Français vivant en appartement disent avoir déjà vécu des tensions avec leurs voisins pour des problèmes lés au bruit. »
La qualité des matériaux de construction utilisés et l’aération ou la ventilation, enfin, écopent d’un taux d’insatisfaction respectif de 25% et 21%. Des critères qui sont particulièrement évoqués par les répondants parisiens, et ce, à plus d’un titre ! Les biens y sont, en effet, plus petits (-38% à Paris intra-muros) et plus bruyants (24% contre 13% dans le reste de la France) qu’en province.
« Les résultats de ce premier baromètre permettent d’apporter un éclairage utile aux décideurs publics comme à l’ensemble des acteurs oeuvrant à la qualité de l’habitat », résume Bertrand Delcambre.
« Les normes portant sur l’habitat, après avoir montré leur efficacité pour améliorer la qualité du logement au cours des dernières décennies, et au moment où certaines d’entre elles sont critiquées, devront accompagner une mutation intelligente du logement pour répondre à ces nouveaux défis », conclut-il.
Fabien Carré
Photo de Une : ©FC