Pour 2023, Sika revoit ses ambitions à la hausse
Estimées alors en janvier, les perspectives à moyen-terme du groupe Sika ont été revues à la hausse ce vendredi 18 février.
+ 10 % de croissance annuelle des ventes prévue jusqu’en 2023
Au début fixée à 6-8 % par an, la croissance des ventes prévue jusqu’en 2023 par le spécialiste de solutions pour le collage, l'étanchéité, l’insonorisation, le renforcement et la protection pour le secteur de la construction et de l’automobile monte de 10 %. Concrètement, cela revient à un objectif de ventes de 10 milliards de francs en 2022, soit 9,5 milliards d'euros.
Sûrement est-ce ragaillardie par son bilan final de 2021 que le fabricant s’est montré plus ambitieux. En plus d’une hausse de plus de 17 % de son chiffre d’affaires, atteignant les 9,25 milliards de francs suisses, Sika réalise en 2021 un bénéfice net d’1,048 milliard de francs suisses (+27,1 % comparé à 2020). Le rebond s’accompagne d’une revalorisation des dividendes, augmentant de 16 % à 2,90 francs suisses par action sur 2022.
Une dynamique expliquée par des « augmentations de prix » et « la gestion rigoureuse des coûts », selon le fabricant, un peu à l’image de son concurrent Saint-Gobain à la même période. A cela s’ajoutent tout de même un soutien des projets des rénovation – corroboré, dans le cas de la France, par le succès MaPrimeRénov’- mais aussi sept acquisitions l’année passée.
Sika compte d’ailleurs poursuivre cette stratégie en 2022, avec le rachat, pour 5,5 milliards de francs suisses, de MBCC Group, ancienne branche de chimie de construction du groupe allemand BASF, pour une finalisation de l’opération durant la seconde moitié de 2022.
Mission expansion en Afrique
« Nous poursuivrons notre forte croissance dans toutes les régions et nous continuerons à fournir des performances impressionnantes à l'avenir », commente son président-directeur général, Thomas Hasler. Pour rappel, en 2021, le fabricant voyait sa croissance de ventes en monnaies locales atteindre les 19,4 % en Asie-Pacifique et les 16,1 % en Europe, Moyen-Orient, Afrique (EMEA).
A propos du continent africain, Sika affirme son développement ce lundi 21 février. D’abord avec l’augmentation par deux de son usine à Abidjan, en Côté d’Ivoire. Armé de ces nouvelles capacités d'entreposage et des bureaux, des laboratoires ainsi que des installations de fabrication supplémentaires, le site ivoirien entend bien doubler sa production et son stockage de colles à carrelage et de mortiers de réparation. De quoi l’aider à approvisionner les pays voisins : Burkina Faso, Togo, Bénin, Mali et Sierra Leone.
En Tanzanie, à Dar es Salam précisément, c’est un nouveau site qui émerge et permet à la fois de fournir localement les mêmes matériaux qu’en Afrique occidentale, tout en se spécialisant dans la production d’adjuvants béton. Une façon de réduire les transports mais également l’empreinte carbone du groupe, dont le taux d’émission de CO2 recule de 10,1 % courant 2021.
« Avec des filiales Sika dans 18 pays africains et 22 usines sur le continent, nous investissons à long terme et envoyons un signal fort quant à notre engagement en faveur d'activités commerciales durables dans la région. Dans nos deux sites agrandis, nous produisons des solutions à haute valeur ajoutée utilisées dans de grands projets d'infrastructure. Citons, à titre d'exemple, le projet de métro et l'extension du port d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, ainsi que le chemin de fer à écartement standard et la centrale hydroélectrique Julius Nyerere en Tanzanie », précise Ivo Schaedler, directeur Régional EMEA.
Virginie Kroun
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