Objets connectés : Legrand lance un programme de recherche Eliot
En 2014, on comptait près de 14 milliards d'objets connectés dans le monde. A l'horizon 2020, on devrait en compter 50 milliards. Face à ces perspectives de croissance, le groupe Legrand, spécialiste des infrastructures électriques et numériques du bâtiment, lance son programme entièrement dédié à l'internet des objets, baptisé Eliot.
« La question n’est pas de savoir si l’Internet des Objets va arriver, mais sous quelle forme. Nous, Legrand, le voyons comme une opportunité : celle d’apporter plus de valeur ajoutée à nos clients. Et ce, que ces clients soient particuliers ou professionnels. Notre volonté est vraiment d’apporter un bénéfice complémentaire à l’utilisateur. La capacité de communiquer doit augmenter la valeur d’usage, en offrant un vrai « plus » durable », explique Gilles Schnepp, président directeur général de Legrand.
L’objectif du programme Eliot n’est pas de « faire du connecté pour faire du connecté », rappelle le groupe. Il doit permettre « d'augmenter durablement le bénéfice apporté à l’utilisateur », en répondant notamment aux évolutions sociétales (confort, économie d'énergie, personnalisation, sécurité, perte d'autonomie), tout en proposant des objets simples d'utilisation : «design for all » et intuitifs.
Augmenter le bénéfice utilisateur
Le groupe s'engage également dans le respect de l'utilisateur, en préservant la confidentialité des données. « Avec un cloud et des applications ultra-sécurisés », la sécurité des données et le respect de la vie privée sont au coeur de la dynamique Eliot », rappelle Pierre-Yves Hasbrouck, responsable plateau architecture et concept, en charge du programme. Ainsi, les données ne pourront être communiquées à des partenaires que si cela apporte des services additionnels à l'utilisateur et à condition qu'il ait donné son accord.
Le programme vise aussi à connecter des produits existants, en ajoutant des passerelles à l'offre actuelle et développer de nouveaux produits. « Eliot est un accélérateur d'innovation. Nous innovons à la fois pour ajouter des interfaces connectées à notre offre actuelle mais aussi pour développer des produits nativement connecté», précise Patrick Soudan, directeur général adjoint, directeur des opérations groupe.
Dès septembre 2015, les produits connectés de la marque seront notamment identifiés et repérables au moyen du logo du programme. Sur les 81 familles de produits, 20 sont déjà connectables.
Des partenariats pour l'innovation
Legrand multiplie aussi les démarches pour définir les standards en matière d'interopérabilité, c'est-à-dire la capacité que possède un produit ou un système à pouvoir communiquer de façon standard avec d'autres produits ou système. L'enjeu est de promouvoir des langages ouverts, capables d'intégrer des systèmes tiers et d'échanger des données.
C'est pourquoi, le groupe intensifie ses partenariats avec des des start-up à la pointe de l’innovation, dans le domaine des capteurs (thermiques, de présence ou de qualité de l’air). L’objectif est de pouvoir enrichir les applications domotiques de gestion de l’énergie, de gestion climatique, de gestion de la qualité de l’air ou d’assistance à l’autonomie.
Des travaux de recherche
Enfin, le programme Eliot concerne aussi la recherche. Le groupe - qui mobilise 4 à 5 % de son chiffre d'affaires chaque année pour la R&D - travaille ainsi par exemple sur des concepts de parafoudres connectés, de prises nativement connectées ou encore de capteurs intelligents pour l’assistance à l’autonomie.
La dynamique Eliot va même encore plus loin : elle sous-tend les projets exploratoires menés par le Design Legrand pour imaginer des concepts d’avant-garde préfigurant l’avenir, à l’image des « concepts cars ».
« Bouleversant les habitudes, les objets connectés innervent progressivement tous les domaines de nos vies. Il est probable que dans une vingtaine d’années les objets connectés seront devenus la norme. L’exception sera alors le produit qui ne pourra ni communiquer, ni agir en fonction des informations transmises, ni être commandé à distance. Et comme le développement de ces objets augmente et complexifie les flux de données transitant dans les bâtiments, le bâtiment doit s’adapter, dès aujourd’hui », conclut Gilles Schnepp, PDG de Legrand.
Selon les estimations de Legrand, le marché de l'internet des objets dans le bâtiment devrait croître de plus de 20 % par an d'ici 2020. En 2014, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 200 millions d'euros avec des objets connectables. Il prévoit d'ici 2020, une croissance annuelle moyenne totale à 2 chiffres sur les ventes de ses objets connectables.